- Emilie Buisseret
Emilie Buisseret
Crayon sur papier
Signature et date au centre à gauche : L. BUISSERET / 1921
1921
470 x 320 mm

Louis Buisseret

(Binche 1888 - Bruxelles 1956)
  - Emilie Buisseret
Emilie Buisseret
Crayon sur papier
Signature et date au centre à gauche : L. BUISSERET / 1921
1921
470 x 320 mm

Œuvres

Louis Buisseret - Siena
Louis Buisseret - Duomo Parma
Louis Buisseret - San Gimignano
Louis Buisseret - Le Combat de Jacob avec l’ange (dessin préparatoire)

Biographie

Louis Buisseret voit le jour le 24 mars 1888 à Binche, ville à laquelle il restera toute sa vie très attaché. Dès son plus jeune âge, l’enfant gribouille des croquis et ses parents l’encouragent vers des études artistiques.
En 1905, une première commande d’affiche à l’occasion du carnaval binchois lui est soumise. Il réalise alors Le Gilles de Binche, qui lui vaudra bien d’autres sollicitations. La même année, il entame des études de gravure à l’Académie de Mons avec Louis Greuze. Ce dernier lui apprend la rigueur dans le travail et l’initie à une maîtrise parfaite de la technique, entraînée par l’exercice de copie de modèles anciens. Louis Buisseret rejoint ensuite l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il s’y forme à la peinture avec Herman Richir et au dessin avec Jean Delville, qui le plonge dans l’atmosphère symboliste de la capitale. S’en découle un langage symboliste, dont témoigne une partie de son œuvre. Déjà, son travail se distingue des autres et est remarqué. L’Académie de Bruxelles lui octroie le 1er Prix de peinture et de dessin. En 1910, à seulement vingt-deux ans, il reçoit le deuxième Prix de Rome en peinture avant de se voir attribuer le premier Prix – cette fois-ci en gravure – un an plus tard.
Ces récompenses prestigieuses lui permettent de réaliser un premier voyage en Italie, où il s’éprend des maîtres florentins du Trecento et Quattrocento. Ces influences de la Renaissance italienne le suivront tout au long de son œuvre. L’artiste wallon prend goût au voyage et parcourt – outre la Botte – plusieurs pays européens, et traverse même l’Atlantique. Il y expose pour la première fois en 1926, au Carnegie Institute Pittsburgh. Il conquiert ensuite les villes de Cleveland et Chicago en 1929, où son travail se fait remarquer par la presse américaine.
Dans les années vingt, l’artiste reçoit de nombreuses commandes de portraits, notamment de la part de la Famille Royale.
En 1928, Louis Buisseret connaît un moment charnière dans sa carrière artistique, qui lui confèrera une véritable place dans l’histoire de l’art belge du XXième siècle. Il cofonde avec Anto Carte et Léon Eeckman le groupe Nervia. Les membres du groupe revendiquent leur héritage wallon, en défendant un art plus réaliste et intimiste que celui des écoles du nord (Laethem-Saint-Martin). Ils invitent les jeunes artistes à s’exprimer, imposant comme seule condition d’être hennuyer. L’esprit Nervia s’oppose à l’idée de représenter un art avant-gardiste à tout prix. Buisseret soutient cette conception artistique selon laquelle il faut laisser s’exprimer ses vrais sentiments, et non pas rechercher continuellement à innover pour plaire « () toutes les valeurs qui font l’œuvre d’art doivent s’effacer devant l’impérieuse dictature du nouveau pour le nouveau ».
Le peintre, également grand intellectuel et humaniste, s’adonne fréquemment à des réflexions sur la fonction et la position de l’artiste dans la société. Ses écrits, véritables clefs de compréhension à sa personnalité, attestent de sa largeur d’esprit. Il appuie sa conception de l’art sur le réel, le vécu, l’humain et le sensible. Doté d’un vrai sens de l’humain, Louis Buisseret dit « se ranger auprès des peintres de la réalité ». Ses sujets, d’un intimisme absolu, représentent une réalité directe et environnante : autoportraits introspectifs, natures mortes, nus et – bien sûr – les portraits de femme. Son éternelle muse et modèle infinie est Émilie, son épouse depuis 1922. Son œuvre – infiniment poétique –, témoigne de la volonté de l’artiste à mettre en avant la beauté et la pureté de la femme. On dénote une idéalisation de la femme, – toujours sublimée –, qui relève sans doute de son héritage symboliste. Louis Buisseret était en quête de vérité et de beauté et faisait part de son désir de « faire la synthèse du formel et du sensible ».
En 1929, l’artiste déjà professeur, est nommé directeur de l’Académie de Mons – fonction qu’il conserve jusqu’en 1949. L’enseignement de Louis Buisseret accorde une grande importance à la liberté d’expression de chacun de ses élèves, les poussant à exprimer leur vraie personnalité artistique.
Outre ses gravures, peintures et affiches, Louis Buisseret est également l’auteur de billets de loterie, billets de banque nationaux, timbres… un artiste complet, qui puise son inspiration dans les livres, la méditation, ses voyages et ses rencontres.
Le 25 mai 1956, Léon Eeckman – alors secrétaire du groupe Nervia – annonce le décès brutal de son éternel comparse. Décrit par ses proches comme un compagnon extraordinaire, exquis, intègre, il laisse derrière lui un grand vide.