- Étude pour Le Dieu vaincu par l’amour
Étude pour Le Dieu vaincu par l’amour
Sanguine, crayon noir et aquarelle sur papier
Signature en haut à droite : Jean Delville
Circa 1930
870 x 403 mm

Jean Delville

(Louvain 1867 - Bruxelles 1953)
  - Étude pour Le Dieu vaincu par l’amour
Étude pour Le Dieu vaincu par l’amour
Sanguine, crayon noir et aquarelle sur papier
Signature en haut à droite : Jean Delville
Circa 1930
870 x 403 mm

Œuvres

Jean Delville - Femme au violon

Biographie

Jean Delville est un peintre et dessinateur symboliste belge né à Louvain le 19 janvier 1867 sous le nom de Jean Libert. Il prendra le nom de son père adoptif, Victor Delville, en 1877. Il se forme chez Jean-François Portaels à l’Académie de Bruxelles. Au milieu des années 1880, Jean Delville découvre le milieu symboliste parisien et rompt peu à peu avec l’héritage de sa formation académique, le naturalisme. Il fréquente alors les cercles littéraires de la Jeune Belgique. En 1887, Delville participe pour la première fois aux salons organisés par l’Essor, où il expose régulièrement des œuvres présentant des thèmes iconographiques proches de l’art social ; « Je passais des journées et des nuits dans les usines Cockerill pour y dessiner et peindre le monde farouches des hommes au travail. » En 1888, il publie ses premiers poèmes dans le périodique symboliste La Wallonie. Lors de son séjour qu’il effectue à Paris, il se montre particulièrement sensible à la vision des exclus de la société auxquels il consacre divers dessins qui le rapprochent de George Minne, Constantin Meunier et Henry de Groux. En 1889, Delville commence sa première œuvre monumentale d’inspiration littéraire.
L’année 1892 marque un tournant dans la carrière de l’artiste. En compagnie de plusieurs artistes belges, dont Fernand Khnopff, il participe au premier Salon de la Rose+Croix organisé par Joséphin Péladin. Peu à peu, un mouvement intellectuel se construit au  sein de ce cercle de l’intelligentsia bruxelloise, où la peinture d’idée fait son chemin. A Bruxelles, faisant suite à la dissolution de l’Essor en 1891, Jean Delville contribue au premier salon du groupe Pour l’art, dont il est l’un des membres fondateurs avec Raymond Nyst. Le prix de Rome que le peintre obtient en octobre 1895 avec Le Christ glorifié par les enfants constitue une première reconnaissance institutionnelle. Après un détour par Florence, Delville se rend avec sa femme Marie Lesseine et leurs deux fils dans la capitale italienne. Cette année 1896 est surtout celle du premier Salon d’Art idéaliste organisé par Delville et conçu comme une vitrine des tendances ésotériques et mystiques : « Les Salons d’Art idéaliste prétendent vouloir continuer, à travers les évolutions modernes, la grande tradition de l’art idéaliste [...]. Ils bannissent rigoureusement la peinture d’histoire, la peinture militaire ; toute représentation de la vie contemporaine privée ou publique ; le portrait, s’il n’est pas iconique, les paysanneries, les marines, les paysages, l’humorisme, les tableaux de fleurs, de fruits et d’accessoires. »
En 1899, Delville fonde la revue La Lumière, dont il est le rédacteur en chef et qu’il ouvre à Édouard Schuré. Durant l’année 1900, Jean Delville se voit proposer, par l’intermédiaire de Charles Van der Stappen, un poste de professeur d’après modèle vivant à la Glasgow School of Art, où il restera jusqu’en 1906. De retour en Belgique, il entre en fonction comme professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il y enseigne jusqu’en 1938. Au même moment, l’État belge commande au peintre cinq panneaux destinés à décorer la salle de la cour d’assises du Palais de justice de Bruxelles. Au début de la Première guerre mondiale, Delville suit le chemin de l’exode comme de nombreux artistes belges, qui le conduit à Londres. Il y reste jusqu’en 1918. Deux ans plus tard, l’artiste crée la Société de l’art monumental, qui prendra en charge la décoration de l’hémicycle du Cinquantenaire. En 1925, alors qu’il a été nommé académicien l’année précédente, Delville peint Les Forces. Cette œuvre monumentale est exposée au Salon de Paris. Elle sera placée en 1946 dans la salle des Pas-Perdus du Palais de justice de Bruxelles.
Tout au long de sa vie, Delville cherche à rendre l’art plus spirituel et à en purifier les formes. Il travaille avec une précision photographique qui accentue la luminosité mystérieuse de ses œuvres. Ces dernières représentent essentiellement des figures hiératiques, mystiques, androgynes qui font figure d’ultimes médiateurs pour communiquer avec l’humanité et l’au-delà, accordant à la peinture  symbolique le moyen de révéler ce monde supraterrestre.
« J’essaie d’être novateur selon mon idéal et non selon une tendance particulière et de mode. Quand je dessine ou peins, ce qui me préoccupe le plus, c’est la mesure dans laquelle je peux exprimer un sentiment, une pensée, dans une forme plastique et une couleur expressive. Je conçois mon œuvre comme un poème. Je ne sépare pas la peinture de la poésie. »
Jean Delville décède à Forest le 19 janvier 1953, à un quart d’heure de son anniversaire de naissance. Il est alors âgé de 86 ans.
 
Références bibliographiques
Brousset, M., Bourgerie, B. & Le Gros, M., 2014. Jean Delville, Maître de l’idéal, 1867-1953. Musée Félicien Rops de Namur. Paris : Somogy éditions d’art.