- Projet pour la salle des mariages de l'hôtel de ville de Laeken
Projet pour la salle des mariages de l'hôtel de ville de Laeken
Encre brune, graphite, crayons de couleur et aquarelle sur papier
Signature et date en bas à droite: Emile Fabry / 10 janvier 1911
1911
395 x 460 mm

Émile Fabry

(Verviers 1865 - Bruxelles 1966)
  - Projet pour la salle des mariages de l'hôtel de ville de Laeken
Projet pour la salle des mariages de l'hôtel de ville de Laeken
Encre brune, graphite, crayons de couleur et aquarelle sur papier
Signature et date en bas à droite: Emile Fabry / 10 janvier 1911
1911
395 x 460 mm

Œuvres

Émile Fabry - Plan de la façade de la Chambre de Conseil de l’Université de Cardiff, ornée de l’œuvre « La Guerre et la Paix »
Émile Fabry - Guerre et Paix

Biographie

Peintre de figures, de compositions symboliques et de décorations murales, Émile Fabry est né le 30 décembre 1865 à Verviers. Il est l’exemple type de l’artiste symboliste en Belgique qui tend ensuite vers un certain idéalisme. Élève de Portaels à l’Académie de Bruxelles, Fabry admire au départ Puvis de Chavannes, Michel-Ange et d’autres peintres italiens. Il est aussi influencé par la poésie symboliste et le climat des pièces de Maeterlinck. En 1892, il est membre fondateur, aux côtés de Jean Delville, du cercle Pour l’Art, pour lequel Fabry réalise les affiches. Rosicrucien convaincu, il participe au Salon de 1893 et 1895, avec la bénédiction du Sâr Joséphin Péladan, de même qu’aux Salons d’Art Idéaliste fondés par Delville. Avant 1910, Fabry représente régulièrement des figures angoissées et torturées, des visions inquiétantes et hallucinées ; une réflexion plastique qui unit tendances symbolistes et pré-expressionnistes. Il évolue ensuite vers des représentations plus apaisées et monumentales et transpose dans ses allégories des figures rigides et sculpturales. De 1905 à 1925, il réalise des fresques pour le théâtre de la Monnaie. Ami intime de Vicor Horta et Paul Hankar, l’artiste se voit confier la décoration de plusieurs demeures prestigieuses : l’hôtel Aubecq, la maison de Philippe Wolfers à La Hulpe, la villa Carpentier à Renaix, la maison du sculpteur Braecke et sera en compétition avec Théo Van Rysselberghe pour la décoration de l’Hôtel Solvay. Pour la villa Carpentier, Fabry exécute pour l’escalier des « peintures tapisseries » par grands aplats, où la figure humaine se fond dans un proliférant décor végétal.
Exilé pendant la Première Guerre mondiale en Angleterre, où il découvre les préraphaélites, Fabry reprend à son retour en Belgique toute une série de grands travaux de décoration, laissant libre cours à son inspiration pour l’art monumental. Il est notamment l’auteur du décor de l’escalier d’honneur de la Monnaie, de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles, du Musée de l’Afrique Centrale à Tervuren, de l’Hôtel de Ville de Saint-Josse et de la salle des mariages de l’Hôtel Communal de Laeken. Il rejoint le groupe de L’Art Monumental, dont une des grandes réalisations sera, en 1926, une série de mosaïques pour l’hémicycle de l’arcade du Cinquantenaire. Dès 1900,  Fabry sera professeur à l’Académie de Bruxelles jusqu’en 1939 et aura donc énormément d’élèves. Il est le père de Suzanne Fabry, qu’il aura comme élève, et le beau-père d’Edmond Delescluze. Au cours de sa longue carrière, le style d’Émile Fabry évolue considérablement. Mettant au point une facture tout à fait personnelle, il oppose des figures raides au modelé très ferme, sortes de statues peintes, à un espace irradié de lumière dont le rayonnement est traduit en technique pointilliste, aux touches espacées, aux couleurs d’aurore et de fruits, parfois disposées en des cercles concentriques qui évoquent à la fois l’orphisme d’un Delaunay et les théories de Delville sur l’aura que dégagent les héros. Fabry est un véritable carrefour d’idées et de tendances. Dans sa jeunesse, il innove peu, mais il comprend vite et s’adapte promptement. Alors que les œuvres de la période des cauchemars s’accomplissaient en deux jours, comme en dehors de sa volonté, dictées du dedans, maintenant, les proportions sont calculées, la composition réfléchie en fonction de principes mathématiques d’harmonie. Ses recherches techniques reflètent elles aussi l’époque. Comme Delville, Fabry délaisse souvent l’huile au profit de la peinture à l’œuf et de la tempera ; il en tire des effets de vibration locale qui soulignent le symbolisme des intentions.  
Émile Fabry s’éteint le 27 février 1966 à Woluwe-Saint-Pierre, il est alors âgé de 100 ans.
 
Références bibliographiques
Mayer, G., s.d. Émile Fabry. In De Wilde, É., 1995 (préface). Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu’aux artistes contemporains, t.1. Bruxelles : La Renaissance du Livre.
Guisset, J., 2000. Émile Fabry 1865-1966. Bruxelles : Crédit communal / Fonds du Patrimoine de Woluwe-Saint-Pierre.