- La Couture
La Couture
Gouache sur papier
Signature et date en bas à droite : George Morren / 1892
1892
260 x 195 mm

George Morren

(Anvers 1868 - Bruxelles 1941)
  - La Couture
La Couture
Gouache sur papier
Signature et date en bas à droite : George Morren / 1892
1892
260 x 195 mm

Œuvres

George Morren - Un verger
George Morren - Marguerite et ses jouets

Biographie

George Morren naît à Ekeren-lez-Anvers le 27 juillet 1868. C’est au sein d’une famille bourgeoise francophone qu’il reçoit les rudiments d’une formation artistique. Le peintre Émile Claus (1849-1924) dispense ses cours à G. Morren et à ses frères plusieurs fois par semaine. Morren commence alors une formation à l’Académie d’Anvers. Ensuite, sous les conseils avisés de son ami Claus, il décide de parfaire sa formation à Paris dans les ateliers de Roll, Carrière, Puvis de Chavannes et Gervex de 1888 à 1891. En 1889, Morren fait la connaissance d’Henry van de Velde ; grâce à lui, il visite les salons bruxellois du Cercle des XX, les expositions des Indépendants à Paris et côtoie les artistes belges et étrangers d’avant-garde. Au cours de son séjour parisien, il produit quelques œuvres exécutées en un pointillé serré et régulier avec des contrastes de tons semblables aux œuvres pointillistes de Seurat. Il est aussi attiré par les idéaux de William Morris et Walter Crane, véritables défenseurs de l’art appliqué et s’investi, entre 1893 et 1900, dans la création de bijoux, objets utilitaires, papiers peints, etc.
Lassé par la lenteur de la technique néo-impressionniste, Morren va progressivement évoluer – à partir de l’été 1892 – vers plus de spontanéité, accordant ainsi davantage de place à l’émotion. Il devient l’un des plus fervents admirateurs des impressionnistes français. Son œuvre s’apparente souvent à celle de Renoir par l’esprit du sujet : joie de vivre, sensualité raffinée des jeunes femmes flânant dans des jardins ou saisies dans leur intimité, baignées de lumière. Georges Morren évolue alors vers une œuvre luministe, il fait de la lumière son atout majeur. L’artiste réserve entre les touches de couleur, en de multiples endroits du support, de petites zones blanches non couvertes de pigments de manière à permettre, par l’allègement des tons qui en découle, une meilleure propagation des ondes lumineuses. En ce temps-là, il expose son travail aux salons de La Libre Esthétique à Bruxelles, de Vie et Lumière ainsi que dans de nombreuses expositions internationales. Cette deuxième grande période de son parcours artistique culmine entre 1904 et 1907 et se termine à la veille de la première guerre.
En 1897, il épouse Juliette Melges. Le couple vit une dizaine d’années à Anvers avant de venir s’installer à Bruxelles en 1910. Il achète aussi une propriété en France près de Saint-Germain-en-Laye. C’est dans ce décor paradisiaque qu’il passe le plus clair de son temps. Comme le faisaient bon nombre de peintres fauves et impressionnistes, il partait dans le Midi pour capter les irisations de la lumière à la surface des flots et les vues portuaires. Vers 1913, on perçoit les prémices d’une nouvelle période pendant laquelle il produit des œuvres où la matité de la couleur aidant – la touche est simplement frottée sur un support rugueux –, fait croire à un travail au pastel. George Morren reste fidèle à lui-même, les nouveaux courants (cubisme, expressionnisme, ...) ne le touchent pas.
Il traite des scènes de la vie quotidienne, des intérieurs à l’atmosphère délicate, des bouquets chatoyants, d’attrayants paysages, des portraits aux sonorités profondes et graves ou pleins de clarté, des nus splendides. Rentré définitivement en Belgique en 1926, il montre un large panorama de son œuvre à la Galerie Georges Giroux à Bruxelles. L’exposition rencontre peu de succès auprès du public. En 1931, une nouvelle rétrospective est organisée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, exposition couronnée cette fois d’un franc succès. Dans une lettre datée de 1934, Morren écrit qu’il a beaucoup détruit son œuvre antérieure et qu’il se transforme. En cette dernière période de synthèse, l’artiste passe à une manière de peindre plus lisse ; la couche picturale est fine et étalée sur de grandes surfaces, un peu comme de l’aquarelle. Si une certaine forme d’impressionnisme réapparaît occasionnellement dans les paysages, la palette est maintenant moins chatoyante, la couleur de plus en plus indépendante des jeux lumineux ; l’ombre disparaît ; l’esthétique de l’éphémère cède le pas au permanent.
En 1936, sa femme décède. Cinq ans plus tard, l’artiste s’éteint à son domicile bruxellois le 21 novembre 1941 alors qu’il préparait une nouvelle rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Celle-ci aura lieu en avril 1942.
 
Références bibliographiques
Calabrese, T., 2000. George Morren 1868-1941. Monographie générale suivie du catalogue raisonné de l’oeuvre. Anvers : Pandora Editions.
Wardwell Lee, E., 1983. The Aura of Neo-Impressionism : The W. J. Holliday Collections. Indiana : Indianapolis University Press.