- Femme nue dans l’herbe
Femme nue dans l’herbe
Graphite et crayons de couleur sur papier
Monogramme en bas à droite : EB [entrelacés]
1900
168 x 420 mm

Émile Berchmans

(Liège 1867 - Bruxelles 1947)
  - Femme nue dans l’herbe
Femme nue dans l’herbe
Graphite et crayons de couleur sur papier
Monogramme en bas à droite : EB [entrelacés]
1900
168 x 420 mm

Œuvres

Émile Berchmans - Dans le vent

Biographie

Peintre, décorateur, dessinateur et affichiste belge, Émile Berchmans est né à Liège en 1867. Son père Émile-Édouard, après des études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, s’établit à Liège et crée une importante maison de décoration. En plus des travaux de commande, il peint de nombreux paysages et des tableaux de fleurs. Son oncle Henri Berchmans s’adonne principalement aux tableaux de genre et enseigne le dessin l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège dès 1882. Oscar Berchmans, son frère cadet, est l’auteur de nombreux bas-reliefs, bustes et autres sculptures. Enfin, son cousin, Jules Berchmans est lui aussi sculpteur. Dès l’enfance, Émile Berchmans vit dans un environnement sensible à l’art. Il reçoit sa première formation de son père et, ensuite, en 1882, il s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Liège. A l’âge de 15 ans, il réalise des aquarelles et esquisses de projets de décoration. Intéressé par toutes les formes d’art plastiques, il les manie tour à tour avec succès. En 1888, il expose pour la première fois à l’Association pour l’Encouragement des Beaux-Arts et travaille avec Auguste Bénard, un imprimeur parisien installé à Liège qui contribue à donner tous ses éclats à l’art de l’affiche. Avec Armand Rassenfosse et Auguste Donnay, il est l'un des principaux affichistes de l'imprimerie d'Auguste Bénard : la collaboration entre les trois artistes liégeois et l'imprimeur français est à la base d'une production graphique à l'avant-garde de l'art de l'affiche en Europe à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Ils fondent ensemble une revue : Caprice Revue. À Paris, il collabore avec La Plume et à La Revue illustrée. Son activité s’étend à d’autres formes : estampes, illustrations, décorations, dessins, pastels, aquarelles, huiles, exécutés en atelier ou d’après nature. Par la suite, il expose dans les expositions de la Section liégeoise de la Société centrale d’Architecture de Belgique, l’Union Artistique, l’Art Indépendant, La Libre Esthétique, Art et Bienfaisance, l’œuvre des Artistes, etc.
Dans son œuvre, Émile Berchmans lègue un message d’espoir et de beauté. L’artiste possède non seulement un sens aigu de la synthèse mais aussi une volonté de mettre en évidence le sujet par une facture adaptée et une qualité technique optimale. Il sait magnifiquement abréger une forme, vision moderniste de la publicité. Les années 1895-1897 sont un bon exemple de cette simultanéité de factures extrêmement différentes. Ses compositions sont sobres, épurées, dynamiques dans leur conception et dans leur structure. Ses toiles évoquent dans un climat proche du symbolisme le monde des antiques divinités bucoliques. Les thèmes mythiques et allégoriques dominent l’œuvre de Berchmans qui affectionne les nus, drapés, enturbannés, aux formes puissantes, éclatant d’une force saine non dépourvue de grâce. Ses gravures sont peuplées de nymphes, faunes et autres satyres cornus. Ses affiches, où l’on décèle des influences du Japonisme, se caractérisent par des aplats de couleurs cernés d’un trait vigoureux et précis. Il réalise également de nombreux décors pour des maisons particulières et des établissements publics : il décore notamment les plafonds des théâtres de Liège et de Verviers, ainsi que la coupole de l’église Saint-Michel à Aix-la-Chapelle. Mais si la manière et la technique varient, l’esprit de synthèse, l’audace de la mise en page, voire une certaines coquetterie dirigent toujours la main de l’artiste.
En 1896, Émile Berchmans épouse Joséphine Pieper, héritière de la Maison Piper, fabrique d’armes à Herstal. Ils ont une fille ensemble, Marcelle, qui mourra à l’âge de 30 ans. En 1904, Berchmans est nommé professeur de composition historique et de modèle vivant à l’Académie des Beaux-Arts de Liège et devient professeur de Régine Renchon, première épouse de Georges Simenon. Il assure également les cours de peinture et d’arts décoratifs à partir de 1922 et fonde le cours de croquis ; en l’espace d’une heure, le modèle, un acrobate de professions, prend une quinzaine d’attitudes différentes et les élèves doivent le croquer en quelques traits rapides. A l’académie, il se fait remarquer non seulement par son génie artistique, mais aussi et surtout, par le caractère démocratique de sa démarche pédagogique. Animateur plus que professeur, il ne vise pas à imposer son point de vue aux élèves mais il est soucieux des idées des autres. Il est ensuite désigné directeur de l'Académie de 1930 à 1934. Après ses trois années de fonction, il se fixe à Bruxelles où il meurt 13 ans plus tard. Il est alors âgé de 80 ans.
 
Références bibliographiques
Renardy, C., 1978. Émile Berchmans 1867 - 1947. Essai d’inventaire de l’œuvre. Affaires culturelles de la Province de Liège.
Roberts-Jones, P., 1995. Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours. Bruxelles : La Renaissance du Livre.