Peintre, dessinateur, auteur, critique d’art, Roger Van Gindertael est né à Bruxelles en 1899. Il est le frère aîné de Jean Milo (pseudonyme de Jean Émile Van Gindertael). Roger Van Gindertael suit une formation à l’Académie de Bruxelles où, après deux années en architecture, il devient l’élève d’Herman Richir (1915-1919). Parallèlement à ses propres recherches plastiques, il se dévoue à la défense et à l’illustration de la jeune peinture par une activité journalistique menée à partir de 1919. On lui doit ainsi les premiers écrits sur Nicolas de Stael, Hans Hartung, Morice Lipsi, Pierre Soulages, etc.

Dès 1924, Van Gindertael partage sa vie entre la Belgique et la France. Il se marie avec Mercédès Legrand et gagne sa vie comme dessinateur au journal Le Matin. Il occupe un atelier au boulevard Edgar Quinet en face du cimetière de Montparnasse. Dès le début de sa carrière,  Roger Van Gindertael s’exprime par la plume autant que par le pinceau. En 1927, il illustre de lithographies Le Roi de la nuit de Pierre Broodcoorens. L’année suivante, il participe au Salon de la Jeune Peinture belge à la Galerie Le Centaure à Bruxelles. Influencé par Cézanne et les expressionnistes flamands, ses œuvres sont solidement charpentées : le dessin est bien construit, la structure est équilibrée et la recherche de volumes est étonnante. Le style de ses dessins et de ses peintures se rapproche de l’École expressionniste de Laethem-Saint-Martin. Toutefois, son travail s’imprègne aussi du caractère libérateur du fauvisme et du cubisme.

En 1945, il s’installe à Paris et y connait une renommée comme critique d’art et défenseur de l’art abstrait. Cofondateur et rédacteur en chef de la revue Cimaise, Roger Van Gindertael publie de nombreux articles, souvent sous ses seules trois initiales : RVG. Il organise également de nombreuses expositions, ou participe à leur organisation, à Paris (Galerie Craven, Galerie Arnaud, Galerie Raymonde Cazenave, Salon d’art contemporain de Montrouge) et à l’étranger (École de Paris, Kunsthalle de Mannheim). Peu à peu, son activité de critique et d’écrivain vont avoir raison de sa carrière de peintre et dessinateur. Sa production artistique commencée après la première guerre mondiale, s’achève symptomatiquement avec la seconde.

Roger Van Gindertael s’éteint à l’âge de 83 ans le 4 septembre 1982 dans la commune de Bagneux en France.

 

Références bibliographiques
De Wilde, E. & Roberts-Jones, P., 1995. Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours. Bruxelles : La Renaissance du Livre.
Piron, P., 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.