Paul Delvaux
(Wanze 1897 - Furnes 1994)
Plage de Saint-Idesbald. Août 1945
Aquarelle et encre de Chine sur papier
Lieu et date en bas à droite : ST IDESBALD - 8-45
1945
544 x 726 mm
Œuvres
Biographie
Quoique chaque détail de mes tableaux soit réaliste et composé d’éléments explicites du réel (une femme est une femme, une maison est une maison), l’ensemble n’est pourtant pas réaliste et veut créer l’extraordinaire. Les éléments naturels sont réellement reproduits mais manipulés de façon à ce que l’irréel soit exprimé de manière latente.
Paul Delvaux
Paul Delvaux
Fils d’un père avocat au barreau de Bruxelles et d’une mère musicienne, Delvaux est le peintre d’un monde où la mémoire et le rêve éveillé transfigurent le réel. Il possède le don d’enfance et l’émoi devant la beauté, d’où son culte du nu féminin. Reconnu par André Breton et Paul Éluard, il n’est pourtant pas un surréaliste de stricte observance et n’a jamais adhéré au mouvement, mais doit plutôt être considéré comme un poète de la sur-réalité.
Les années à l’école et à l’Athénée de Saint-Gilles (Bruxelles) lui apportent un trésor de souvenirs : squelette, mythologie grecque et romaine, livres de Jules Verne. Les promenades dans Bruxelles, les vacances chez ses tantes au bord de la Meuse, les gares et les trains, lui en offrent d’autres. Paul Delvaux est un adolescent rêveur qui aime la musique, Wagner surtout. Franz Courtens convainc ses parents de le laisser devenir peintre. Il suit à l’académie de Bruxelles, entre 1916 et 1919, les cours d’architecture de P.J. Van Neck et ceux du peintre Constant Montald. Il peint ensuite sur le motif au Rouge-Cloître, aux côtés d’Alfred Bastien. Au réalisme impressionniste de ses débuts succède une période influencée par Gustave Van de Woestyne et par l’expressionnisme de Gustave de Smet et de Constant Permeke.
Delvaux découvre à la foire du Midi dans les années 1932-1934 la baraque foraine Le Musée Spitzner, collection de pièces anatomiques et curiosités qui lui révèlent, comme au théâtre, l’insolite fantastique de la vie, avec un parfum d’érotisme défendu. Ce sera le point de départ de nombreuses Vénus endormies et de tableaux habités de squelettes. Il trouve pour un temps, au travers des cités métaphysiques de Chirico et des tableaux de Magritte, une autre manière de s’exprimer. En 1936, il participe à une exposition aux Beaux-Arts jumelée avec les œuvres de Magritte et l’année 1937 voit une floraison d’œuvres inspirées, monumentales qu’il montrera à Paris à l’occasion de l’exposition internationale du surréalisme la même année. Le squelette précis et expressif procède autant du penchant de Delvaux pour l’architecture, les charpentes, les poteaux télégraphiques que de son admiration pour James Ensor.
Les années 1945-46 offrent une parenthèse dans son œuvre avec des toiles composées de plans et de lignes angulaires. Le talent du peintre s’affirme avec force en 1947. A partir de 1959, Paul Delvaux est professeur à La Cambre. Il réalise également une série d’œuvres monumentales, comme les peintures murales pour le Casino d’Ostende en 1952, la maison de G. Périer à Bruxelles en 1954 et l’Institut Zoologique de Liège en 1959. En 1964, il a obtenu le Prix de l’État pour l’ensemble de son œuvre.