Périclès Pantazis
(Athènes 1849 - Bruxelles 1884)
Les Pêches
Huile sur toile marouflée sur panneau d’acajou
Signature au dos : Pantazis
Circa 1875
22,5 x 34,5 cm
Biographie
Peintre de paysages, de marines, de portraits, de scènes de genre, de natures mortes, Périclès Pantazis est aussi dessinateur et aquarelliste.
Fils d’un écrivain et éditeur, Périclès s’inscrit à l’âge de quinze ans à l’école des arts d’Athènes, où il suit assidûment les cours de peinture pendant sept ans. Il obtient d’ailleurs à plusieurs reprises le premier prix pour ses travaux de fin d’année.
En 1871, il quitte Athènes pour Munich, où il envisage un temps d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts ; mais, déçu semble-t-il de l’enseignement prodigué, il déménage finalement à Paris. Il découvre alors l’œuvre et l’enseignement de Gustave Courbet et d’Antoine Chintreuil et entre en contact avec l’impressionnisme naissant.
A la fin de l’année 1872, Périclès Pantazis s’installe à Bruxelles, où il s’intègre rapidement à l’école réaliste belge, aux côtés de Charles Hermans, Léopold Speeckaert, Félicien Rops, Edmond Van der Meulen et bien d’autres. Il suit d’abord la voie tracée par Louis Dubois, Édouard Agneessens et Hyppolite Boulenger ; comme eux, il choisit ses sujets dans la nature et dans les scènes de la vie quotidienne. Dans des peintures minutieuses, il fixe des moments éphémères dans des teintes de gris très subtils. Des personnages évoluent dans des tableaux de genre réalistes aux couleurs dominées par les ocres, placés sur les plages brumeuses de la Mer du Nord.
En 1873, Pantazis fait la connaissance de Guillaume Vogels, avec qui il nouera une profonde amitié ; ils travaillent un an ensemble dans l’entreprise de décoration de Vogels. L’année suivante, il expose pour la première fois aux salons triennaux de Gand et de Namur. Entre 1874 et 1875, son œuvre semble hésiter entre deux tendances. D’une part, il peint des œuvres imprégnées d’un esprit réaliste ; d’autre part, il laisse libre cours à une interprétation personnelle du monde sensible, avec une facture plus souple, moins appliquée et qui échappe aux conventions spatiales de la perspective traditionnelle. Par bien des aspects, son œuvre rappelle celle d’Eugène Boudin, maître de Claude Monet, et annonce donc l’impressionnisme en Belgique.
Périclès Pantazis est l’un des fondateurs du cercle artistique La Chrysalide, avec notamment Eugène-Henri Dubois, Victor Fontaine, Célestin Gilleman, Théo Hannon, Charles-Auguste Navez et Alfred Verhaeren.
Le point culminant de sa carrière se situe probablement lors de l’exposition universelle de Paris en 1878, où son œuvre attire l’attention d’éminents critiques d’art, tels que Camille Lemonnier ou Joris Karl Huysmans.
En 1880, suite à un voyage dans le sud de la France et sur sa terre natale, Pantazis s’oriente vers de nouvelles recherches plastiques qui aboutissent à une forme d’impressionnisme. En effet, les toiles de cette période témoignent d’un intérêt grandissant pour les effets de lumière et d’une utilisation plus subjective des couleurs. Peu à peu, Pantazis s’éloigne donc du réalisme objectif. Désormais, le sujet n’est plus qu’un prétexte qui laisse libre cours à l’expérience de l’artiste. Membre fondateur du groupe de XX, il meurt de la tuberculose le 25 janvier 1884, une semaine avant la première exposition du groupe, à laquelle il participe à titre posthume.
L'oeuvre Les Pêches présentée ici est répertoriée dans le catalogue suivant au numéro 195 : Serge Goyens de Heusch, Olga Mentzafou-Polyzou et Stéphanos Samaras, Périclès Pantazis 1849-1884, Athènes, Fondation Evangelos Averoff-Tossizza, 1994, p.213.
Références pour la biographie :
- Constantin Ekonomidès, « Périclès Pantazis », in Éliane De Wilde (préface), Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains, t. 2, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, pp. 789-790.
- Paul Piron, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle, t. 2, Ohain, Art in Belgium, p. 253.