Serge Vandercam
(Copenhague 1924 - Wavre 2005)
Personnage
Terre cuite émaillée
Signature et date en bas sur les côtés : Serge V – 6 - 92
1992
27 x 12,5 x 15 cm
Biographie
Peintre, sculpteur, céramiste et photographe belge, Serge Vandercam est né le 30 mars 1924 à Copenhague. Après de nombreux voyages en Italie et en Orient, il s’établit à Bierges. A partir de 1948, il est connu pour ses photos expérimentales. Il est aussi actif comme cinéaste. En 1949, son intérêt pour la poésie et l'écriture le fait collaborer avec de nombreux écrivains, dont le poète Joseph Noiret, Marcel et Gabriel Piqueray ou encore le peintre et poète Christian Dotremont. Proche du mouvement surréaliste, il rejoint le groupe Cobra en tant que photographe dès 1950. Fasciné par Edvard Munch, Émile Nolde, lecteur d’André Breton et Gaston Bachelard et ami d’Asger Jorn, il aborde la peinture en autodidacte en 1952. Ses créations sont personnelles, à l’écart des modes. Imprégné de l’esprit expérimental de Cobra, il refuse de s’enfermer dans un seul mode d’expression ; il pratique simultanément la sculpture sur bois, la céramique, le film artistique, la sculpture, bien que la peinture demeure son langage privilégié. Vandercam est un créateur audacieux ; son œuvre s'inscrit dans la volonté de recherche expérimentale, de pluridisciplinarité et du goût pour les arts primitifs caractéristiques du mouvement Cobra. Lauréat du prix de la Jeune Peinture Belge en 1956, il reçoit le prix international Lissone (Italie) avec Antoni Tàpies et Karel Appel. Dans son travail, l’oiseau occupe une place prépondérante. Il ne cherche pas spécialement à représenter l’animal en tant que tel, mais plutôt l’intermédiaire entre le ciel et la terre. Ses collages sont rehaussés de dessins, de couleurs, de mots et en particulier de fragments de poèmes de Joseph Noiret.
« Dans la peinture de Serge Vandercam, la figuration et la non-figuration sont intimement liées. Elles expriment le double aspect de son œuvre : d’une part notamment un lyrisme étrange, d’autre part un sens tragique poignant. Des touches et des surfaces colorées remplissent la toile. L’artiste trouve son imagination dans les profondeurs de l’imagination et donne forme au mystère : des êtres fantomatiques indéfinissables et un étrange bestiaire avec des sphinx, des phénix, d’étranges êtres-oiseaux surgissent de son esprit créatif. »
De 1979 à 1989, Vandercam enseigne à l’École Supérieure des Arts Visuels de la Cambre. Ill dirige également l’école des Beaux-Arts de Wavre de 1981 à 1989. Tout au long de sa vie, l’artiste belge réalise de nombreuses expositions personnelles : Boues (céramiques avec Dotremont, Verviers, 1959), L'homme de Tolund (Rotterdam, 1963), Oizalogies (Bruxelles, 1974), Paroles visibles (Bruxelles, 1982), Du regard à la main (collages-mots avec Noiret, Bruxelles et Rotterdam, 1982-1983), etc. Coutumier du travail à quatre mains, il réalise avec Noiret un ensemble de sculptures polychromées pour la station de métro Joséphine-Charlotte à Bruxelles. En 1986, le Musée d’Ixelles lui consacre une première rétrospective. Deux ans plus tard, la galerie Zwarte Panter à Anvers organise une exposition d'ensemble de son œuvre. En 1991, le Centre pour la Photographique contemporaine Contretype lui consacre une rétrospective de photographies expérimentales. Un portfolio avec les textes de Joseph Noiret est édité par Contretype pour l’occasion.
La peinture de Vandercam propose une figuration poétique de la vie intérieure. Visionnaire qui donne à voir, le peintre met en liberté dans de grandes toiles souvent sombres et angoissées, des êtres qui se lèvent de l'indistinction matérielle primitive. Coloriste subtil broyant lui-même les pigments, il crée un univers onirique où d'obsédantes créatures à l'œil obscur et des oiseaux mythiques parlent d'un arrière-monde frémissant et sensible. Aussi, le thème fondamental de toute son œuvre porte sur le regard ; regard de la méditation visuelle qui s'inquiète du sens de l'existence et de la fragilité des apparences. Métaphysicien spontané, peintre des origines de l'être et de son effacement plutôt que de sa stabilité, Vandercam porte à la lumière de ses couleurs une dimension cachée du monde. Son imaginaire ouvre les voies étranges de l'insolite et du rêve. Serge Vandercam s’éteint le 10 mars 2005 à Wavre, il est alors âgé de 80 ans.
Références bibliographiques
Piron, P., 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.
Roberts-Jones, P., 1995. Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours. Bruxelles : La Renaissance du Livre.