François Maréchal
(Housse 1861 - Liège 1945)
Etudes de plantes
Encre de Chine à la plume sur papier
Signature, lieu et date en bas à droite: Fçois Maréchal - Hemlot, 23 juin 1897
1897
355 x 255 mm
Œuvres
Biographie
Peintre, dessinateur et graveur belge, François Maréchal est né en 1861 à Housse. Il est issu d’une famille d’armurier. A l’âge de 12 ans, il commence sa formation comme apprenti dans l’atelier de son père. Il montre peu d’intérêt pour ce travail et multiplie les escapades dans la campagne aux alentours de chez lui. En 1877, la famille Maréchal déménage à Liège. François, alors âgé de 16 ans, est embauché par le peintre décorateur Delbecq pour exécuter des frises dans les maisons bourgeoises. Sous les conseils de son employeur, il se forme à l’Académie de Liège chez les artistes Charles Soubre, Émile D’Heur et Jean-Mathieu Nisen. Là-bas, il exécute des séries de dessins de plâtres anatomiques et des fusains d’inspiration antique. Au cours de ses études, il gagne le premier prix, ex aequo avec Auguste Donnay, de composition historique pour l’œuvre Le Triomphe de Joseph. Après son apprentissage, Maréchal côtoie Adrien de Witte et Armand Rassenfosse qui l’initient à l’art de la gravure. Il se lie d’amitié avec Rassenfosse qui possède une impressionnante presse, sur laquelle Maréchal tire ses premières gravures en 1888. L’année suivante, il réalise sa première exposition à Liège ; il présente 38 peintures et 6 dessins. C’est à cette époque qu’il déménage dans son propre atelier ; il y installe une presse et grave ses premières eux-fortes qui illustrent les boulevards liégeois. En 1890, François Maréchal collabore avec dix autres artistes à l'illustration des Contes et Nouvelles d'Alfred Lavachery. Il réalisera également le frontispice pour Les Lourty du même auteur en 1893. La même année, il est admis dans le monde restreint de la Société des Aquafortistes ; il collabore aux publications et participe à plusieurs expositions organisées par le groupe. Il se marie en 1899, et le ménage s'installe au Mont-Saint-Martin. François Maréchal passe ses étés dans la Basse-Meuse, où il peint et pêche. Tant en gravure qu’en peinture, il est le chantre de Liège ; de ses quais, de ses impasses, sa banlieue ouvrière et ses habitants pittoresques. Il trouve son inspiration dans les quartiers industriels et populaires de Liège et dans les paysages de la vallée mosane. Son art est pleinement social et humain.
Et je remarquais que plus le trait sur métal s’assouplissait, plus le trait sur papier se durcissait, à ce point que certains dessins avaient l’aspect de ces dessins de sculpteur, dont les « volumes » sont indiqués avec science, mais dont les contours sont rudes et gauches. Ainsi apparaissait, dans le travail même de cet artiste, la dominante passion du graveur pour son art, sa recherche obstinée et impitoyable d’une technique impeccable, qu’il lui fallait posséder à tout prix. […] François Maréchal, est à présent, dans la plénitude de son talent original et sincère qui donnera souvent encore, j’en suis sûr, l’occasion d’admirer ses qualités de conscience et d’énergie.
Fernand Khnopff
Fasciné par la faune et la flore, il s’en inspire pour réaliser ses estampes. Actif au sein d’associations progressistes et d’avant-garde, François Maréchal est, avec Hans de Winiwarter, Armand Rassenfosse, Auguste Donnay, Émile Berckmans et Albert Neuville, à l’origine d’un réseau d’amateurs japonais qui se développe à Liège et plus tard à Bruxelles. Les estampes japonaises d’Hokusai et de Kuniyoshi lui inspirent une série de dessins fantastiques, mélangeant faune, flore et monstres. Ces derniers le conduisent naturellement vers le courant symboliste déjà implanté en Belgique depuis plusieurs années. En tant que peintre, il est surtout actif vers 1889 et après 1901. En 1894 et 1896, il expose à Paris au Salon des Cents aux côtés de prestigieux graveurs. A son retour en Belgique, il expose à Bruxelles et à Gand au Cercle Artistique auprès des écrivains et critiques Po De Mont et Georges Eekhoud. En 1899, il se marie avec Victorine Deguée qui pose souvent pour l’artiste. Grâce à l’obtention d’une bourse de la fondation Lambert Darchis, il séjourne en Italie de 1902 à 1904. Après avoir visité Milan et Florence, il séjourne à Rome où il se lie d’amitié avec le botaniste Lino Vaccari qui prépare un ouvrage sur la flore et l’entomologie. Il invite régulièrement Maréchal à le suivre lors de ses explorations dans les Abruzzes. L’aquafortiste belge réalise une série de gravure sur les fleurs et les insectes. Muni d’une plaque métallique et d’une pointe, il dessine en direct les panoramas de la campagne romaine, les lieux typiques du Latium, les fontaines, les édifices architecturaux et les oliviers centenaires. Il est publié dans la prestigieuse revue artistique italienne Attraverso gli Albi e le cartelle. En 1904, alors installé non loin de Rome à Tivoli, il doit rentrer à Liège compte tenu de la mauvaise santé de son fils Jean-René. François Maréchal ramène des tableaux aux tonalités éclaircies, lumineuses et d’une facture plus généreuse. Albert de Neuville alors président de la Société Royale des Beaux-Arts, fait une conférence sur son travail et dresse le premier catalogue de l’œuvre gravée de Maréchal. En 1908, l’artiste belge rencontre le poète Maurice Kunel qui lui écrira sa seule monographie en 1931.
Après son retour d’Italie, il est nommé professeur de dessin à l'Académie des Beaux-Arts de Liège. En 1913, il succède à Adrien De Witte à la direction de l’Académie. Les journaux satiriques Tatène, Veuve Tchanchet et Pourquoi pas commémorent l’événement avec une caricature de Jacques Ochs représentant François Maréchal en première page avec des articles des plus élogieux sur l’homme et l’artiste. En 1920, il démissionne de ses fonctions de directeur pour créer le premier cours de gravure au sein de l’académie. Auguste Donnay lui succède en 1931. En 1927, Maréchal se passionne pour le procédé du monotype ; il en réalise jusqu’en 1935. Le 27 novembre 1933, il est nommé Officier de l'Ordre de Léopold, et, en 1939, il est lauréat du prix artistique décerné par la province de Liège. En 1944, Maréchal doit quitter sa maison qui vient d’être bombardée. Il décède le 8 juillet 1945 dans une maison de retraite à Liège où il s'était installé avec son épouse Victorine. Il est alors âgé de 84 ans. François Maréchal est inhumé au Cimetière Sainte-Walburge à Liège. L’ensemble de son œuvre graphique (plus de 700 gravures) se trouve dans la collection du Cabinet des Estampes de Liège.
Références bibliographiques
Choveaux, B. & G., s.d. François Maréchal 1861-1945, Catalogue de l’œuvre gravée. Bruxelles : Galerie Le Tout Venant.
Piron, P., 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.
Roberts-Jones, P., 1995. Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours. Bruxelles : La Renaissance du Livre.