Marcel-Louis Baugniet
(Liège 1896 - Bruxelles 1995)
Différentes positions de chat
Crayon et aquarelle sur papier
Initiales en bas à droite : M-L.B
1918
186 x 160 mm
Œuvres
Biographie
Peintre, décorateur, dessinateur de meubles, théoricien de l’art, Marcel-Louis Baugniet est né le 18 mars 1896 à Liège. Il passe son enfance à Arlon. Après des humanités classiques, il commence des études de droit à l’Université Libre de Bruxelles. La guerre l’empêche de continuer sa formation. Il suit alors les cours à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles auprès de Jean Delville et Herman Richir entre 1915 et 1919 où il rencontra Paul Delvaux et René Magritte. Symboliste dans un premier temps. Auteur de cartons de tapisserie. Plus tard, Baugniet se réfèrera surtout à Henry Van de Velde qui, pour lui, était avant tout un grand théoricien et un grand pédagogue de l’art moderne. En 1920, Fernand Khnopff lui donne cours à l'Atelier Libre situé rue Veydt à Bruxelles. Lors d’un séjour à Paris en 1921, il découvre le cubisme et le travail de František Kupka. En 1922, il retourne à Bruxelles, où il se lie d’amitié avec Felix De Boeck et Victor Servranckx. Cette même année, lors d'une conférence du danseur Raymond Duncanil — frère de la célèbre danseuse américaine Isadora Duncan — Marcel-Louis Baugniet fait la connaissance de la chorégraphe et artiste Marguerite Acarin qui lui inspirera de nombreux dessins. Ils se marient le 31 octobre 1923. Baugniet lui invente le nom de scène d'Akarova. En 1928, le couple se sépare, mais Baugniet continue de travailler sporadiquement pour Akarova en créant des décors et des costumes d’aspect cubiste et constructiviste pour ses spectacles. Dans ses tableaux, il associe des éléments figuratifs stylisés avec des formes géométriques, développant ainsi un cubo-futurisme propre à lui. Il exprime des thèmes tels que la danse, les sports, la musique, l’homme et le travail.
Entre les années 1922 et 1930, il collabore à la revue 7 Arts et participe à la première révolution moderniste avec Victor Servranckx, Pierre-Louis Flouquet, Jean-Jacques Gaillard, etc. Dans la revue 7 Arts, le 20 février 1924, on peut lire de sa main : « L’utilité est une première condition de beauté ». Se référant à Socrate, il explique : « Alors seulement un objet est beau quand il est fait par nous ou par la nature de telle façon qu’il s’adapte aux fins pour lesquelles nous voulons nous en servir. » Dans le prolongement de la Plastique pure, il défend une synthèse de l’esthétique et du social. A partir de 1925, il montre un intérêt grandissant pour le mobilier et l’architecture d’intérieur. En plus de son activité de peintre, il réalise des collages, des décors, des affiches, des tapisseries, des illustrations de publicités, de la céramique et des meubles. Il est aussi critique d'art. L'influence du Bauhaus et De Stijl se remarquent dans l'œuvre de Marcel-Louis Baugniet. Il apprécie aussi l'œuvre de Le Corbusier, Vasarely, Sonia Delaunay et Henry Van de Velde. En 1927, il fonde avec l’architecte E. Van Tonderen L’Intérieur moderne et en 1930 il crée sa propre firme de mobilier Baugniet et Cie. Il conçoit différents projets de mobilier tubulaire et des meubles en bois d’aspect scandinave. En 1937, il montre à Paris son mobilier Standax démontable et superposable. Après 1945, il ne réalise quasiment que des collages et des dessins de meubles. Après une série de collages figuratifs réalisés dans les années soixante, il renoue avec l’art abstrait. A partir du début des années 1970, il réalise des œuvres abstraites inspirées des exemples constructivistes de sa jeunesse. En 1986, à l’occasion d’une exposition rétrospective à Bruxelles, ses écrits ont été édités sous le titre : Vers une synthèse esthétique et sociale. Le 1er février 1995, Marcel-Louise Baugniet s’éteint à l’âge de 98 ans à Bruxelles. En 2001, Le Musée d'art moderne et contemporain de Liège monte une grande rétrospective conçue pour montrer tous les aspects du travail de l’artiste.