- La phalène des Îles de la Mer
La phalène des Îles de la Mer
Encre de Chine, pastel, gouache, aquarelle et feuille d’or sur papier
Monogramme et date en bas à droite : FM – 97
Dédicace en bas à droite : Pour Pol de Mont, en toute amitié et gratitude, Franz M. Melchers
1897
465 x 370 mm

Franz Melchers

(Münster (Allemagne) 1868 - Anvers 1944)
  - La phalène des Îles de la Mer
La phalène des Îles de la Mer
Encre de Chine, pastel, gouache, aquarelle et feuille d’or sur papier
Monogramme et date en bas à droite : FM – 97
Dédicace en bas à droite : Pour Pol de Mont, en toute amitié et gratitude, Franz M. Melchers
1897
465 x 370 mm

Œuvres

Franz Melchers - Paysage

Biographie

Franz Joseph Adolph Maria Melchers, dit Franz M. Melchers, est un artiste peintre, dessinateur et graveur néerlandais d'origine allemande né à Münster le 16 avril 1868. Il fait essentiellement carrière en Belgique et aux Pays-Bas. Il est issu, du côté de sa mère, de la famille de Carel Pecqueur, qui émigre dans les années 1840 à Batavia (Indes néerlandaises). D'après le critique d'art Cyriel Buysse qui le qualifie d'« artiste cosmopolite », Melchers quitte la Prusse à l'âge de 15 ans, vit en Zélande durant trois ans, puis s'établit à Bruxelles. Là-bas, il étudie l'art, puis il part à La Haye pour compléter sa formation ; il a pour condisciple, professeur et ami le peintre néerlandais Jan Toorop. Dans la capitale belge à la fin des années 1880, il entre en contact avec Octave Maus qui présente ses premiers travaux dans le cadre du salon des XX puis, par la suite, dans les différentes manifestations artistiques de La Libre Esthétique. Melchers est présent sur le pavillon de la Belgique lors de l'exposition universelle de Paris de 1889. Son travail est marqué par le japonisme et les maîtres hollandais. Lors de ses premières expositions, il rencontre progressivement les encouragements et les éloges de critiques et d'écrivains tels que Maurice Maeterlinck, Cyriel Buysse, Pol de Mont et Albert Plasschaert. Son œuvre de la période 1890-1900 témoigne d'un symbolisme raffiné qui parvient à combiner une forme sobre et claire avec la suggestion poétique de « quelque chose de supérieur ». Les premières œuvres de Melchers, principalement originaires de Bruxelles et de Zélande, se caractérisent par une atmosphère claire mais sensuelle que les critiques qualifient de « maeterlinckienne ». Stylistiquement, il rejoint le travail symboliste de Jan Toorop et Charles Doudelet avec lequel il travaille sur des projets de vitraux, entre autres.
A partir du 15 novembre 1895, Melchers expose chez Le Barc de Boutteville : le catalogue comporte une préface de Maurice Maeterlinck. Ce dernier écrit dans la foulée deux articles élogieux sur Melchers dans L'Art moderne en mars et avril 1896, à la suite d'une exposition à la Maison d'art à Bruxelles. Pour Maeterlinck, les œuvres de Melchers apparaissent comme des « lucarnes » ouvertes non pas sur la nature à la manière des impressionnistes, mais plutôt sur « ces jeux mystérieux de notre sensibilité ».
L'œuvre que Melchers produisit au début de sa carrière a un caractère tranquille, symbolique et mélancolique. Il est comparable à la poésie et aux pièces de théâtre de Maurice Maeterlinck, dans lesquelles le silence et l'inertie jouent un rôle majeur. Durant cette période, Franz Melchers expose également au Salon des Cent. En 1897, l’artiste illustre une suite de poèmes de l'avocat bruxellois Thomas Braun, seize lithographies constituant notamment un calendrier. L’année suivante, il part pour Paris, où le sujet et le style de son travail changent radicalement sous l'influence de l'œuvre somptueuse du célèbre peintre belge Alfred Stevens. Il tombe également sous le charme de l'élégance des Parisiennes, comédiennes et chanteuses du cabaret et de la nuit, qu'il immortalise dans une série de portraits. Il expose ensuite au Salon des artistes français de 1898. Dans le magazine international d'art The Studio, en juin 1899, le critique Pol de Mont vante son génie. Le 2 décembre, le journal La Justice, sous la plume du critique Gustave Geffroy, lui consacre un important article en première page. Franz Melchers épouse Jeanne Dommartin, avec laquelle ils ont deux enfants prénommés Harold et Andrée.
Fin 1908, il expose une série de toiles montrant des intérieurs hollandais au Cercle artistique de Bruxelles. Il représente la réalité avec minutie dans des dessins fins et précis aux coloris délicats. Ses œuvres exhalent la poésie et baignent dans une atmosphère quelque peu irréelle. Les peintures inspirées par la vie rurale sur l’île de Walcheren, à Veere et à Baarn, évoquent le calme et la quiétude de ces régions et montrent des ressemblances avec le style des maîtres flamands du 17e siècle. Plus tard, il réalise également des tableaux à thème comme Don Quichotte ou Saint-Sébastien. En mai 1937, Yvette Guilbert visite son atelier bruxellois : le peintre lui montre la grande toile de Saint-Sébastien, et le décrit comme « lapidé par une bande de brutes : […], synthèse de notre temps. Partout l'époque est charcutière ». Plus tard dans sa carrière, Melchers se tourne vers une forme de réalisme froid, tout en conservant l’atmosphère symboliste propre à ses premières œuvres. En 1939, il s’installe définitivement à Anvers. Le 18 mars 1944, Franz Melchers s’éteint à l’âge de 75 ans à Anvers, alors occupée par l'armée allemande.
 
Références bibliographiques
Laoureux, D., 2000. Maurice Maeterlinck et les arts plastiques : filiations et concomitances. Textyles, 17-18 | 2000, 100-112.