Sculpteur, médailleur, aussi peintre, dessinateur et graveur, Georges Petit est né le 14 mars 1879 à Lille. A partir de 1894, il se forme à l'Académie des Beaux-Arts de Liège chez le sculpteur Prosper Drion. Il étudie ensuite chez Jean Herman à Paris et dans l’atelier de Frantz Vermeylen à Louvain. En collaboration avec Vermeylen, il travaille à la restauration des statues de l'Hôtel de ville de Louvain. De 1899 à 1901, il séjourne à Paris, puis aux Pays-Bas jusqu’en 1903 pour se consacrer à la peinture. Il expose pour la première fois à l'inauguration du Musée de Liège en 1901. Depuis ce moment, Georges Petit occupe la scène artistique liégeoise jusqu'à la guerre de 1940. Cette position, il la doit aux commandes officielles d'institutions et d'organismes publics. Il l’acquiert surtout grâce à une maîtrise précoce de son art, à une sensibilité sans cesse en éveil, à une vertu de méditation qui transforme l'anecdote ou le quotidien en symbole universel. Il réalise des bustes, des figures, des compositions, des nus, des bas-reliefs, des médaillons, des statues, des monuments de guerre. Certaines de ses sculptures rappellent parfois Constantin Meunier. Comme peintre et dessinateur, sa préférence va aux paysages, aux portraits, aux nus et aux compositions allégoriques.

De 1906 à 1912, il séjourne en Italie avec le peintre Richard Heintz grâce à une bourse Darchis. La Seconde Guerre mondiale va émouvoir sa sensibilité, mûrir son talent et lui donner cet accent de grandeur tragique qui est un des éléments permanents de son œuvre. Tandis que les combats font rage, l'espérance continue à habiter le cœur de l'artiste. Après 1918, on se tourne vers Georges Petit pour inscrire dans la pierre ou le bronze le souvenir des blessures, des sacrifices et des morts. En 1921, il sculpte le Mémorial de l'Athénée de Liège dédié à ses anciens élèves morts pour la Patrie. De cette période d'intense création patriotique, il fait jaillir le chef-d'œuvre Monument commémoratif du Fort de Loncin[1]. Les personnages en bronze au sommet de la tour qui culmine à 18 mètres de hauteur représente un légionnaire romain et un hoplite grec. Les guerriers antiques symbolisent les défenseurs de Loncin. Ceux de la base représentent une femme aux bras étendus avec, à ses pieds, un soldat mort au glaive brisé. Elle personnifie la ville de Liège se dressant contre ses envahisseurs. Sur la face arrière, un médaillon représente le Commandant Victor Naessens. Le Fort de Loncin est aujourd'hui un cimetière militaire et un lieu de recueillement. Il abrite également un musée. Il édifie également le monument à Nicolas Pietkin à Malmedy. En 1927, il réalise le Mémorial Auguste Donnay. Il fait aussi deux mémoriaux à Georges Antoine et Louis Boumal et un buste du peintre Richard Heintz dans le parc de La Boverie, trois bas-reliefs en bronze représentant des scènes populaires liégeoises pour la Fontaine de la Tradition à Liège, etc. Georges Petit a toujours été profondément attaché au terroir wallon. De 1919 à 1944, il enseigne la sculpture statuaire à l’Académie des Beaux-Arts de Liège. Le 28 décembre 1958, l’artiste belge s’éteint à l’âge de 79 ans à Ampsin. Il est inhumé à Tihange.

[1] Inscription sur le monument : « Aux héros de Loncin morts pour la patrie - 15 août 1914 - Ce fort en ruine est leur tombeau »

 

Piron, P., 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.