François Binjé est un peintre paysagiste de marines et de vues de village, né à Liège le 10 octobre 1835. Il pratique aussi le pastel et l'aquarelle.

Il est employé aux Chemins de Fer et peint en autodidacte pendant ses temps libres. Ce n'est que vers quarante ans qu'il se met à travailler assidûment et que son talent de paysagiste se révèle, sans doute au contact d'Hippolyte Boulenger. En 1874, il devient le disciple d'Henri Van der Hecht, peintre du groupe de Tervueren. Il s'initie au réalisme auprès des paysagistes de ce groupe. L'année suivante, il participe régulièrement aux salons officiels. Il expose à Berlin en 1896 et à l'Exposition Universelle de Paris en 1900. Il forme Berthe Art, peintre de paysages, de portraits et de fleurs, qui sera également l'élève d'Alfred Stevens à Paris. Vers 1880, son style se modifie quelque peu. Il modèle les formes au moyen de touches grasses au rendu « ouaté » qui vibre sous les rayons lumineux. Sa palette éclaircie, ses « hachures empâtées » constituent un signe de son appartenance aux précurseurs de l'impressionnisme. Sa manière de peindre annonce le luminisme. Camille Lemonnier souligne avec justesse chez François Binjé « un métier habile à l'empâtement et au truellage et une parfaite maîtrise de l'aquarelle ».

Au tournant du siècle, François Binjé s’éteint à Schaerbeek. Il est alors âgé de 64 ans.

 

Craenhals, N. & Dupont, P.-P., 2000. Le Chant du Pays ou La mouvance de la lumière dans la peinture belge de 1830 à 1930. Belgique : Éditions Pandora.