Edmond De Schampheleer
(Bruxelles 1824 - 1899)
Paysage avec rivière
Huile sur toile
Signature en bas à gauche : E. De Schampheleer
Circa 1870
29,5 x 43 cm
Biographie
Paysagiste et graveur belge, Edmond De Schampheleer nait le 21 juillet 1824 à Bruxelles. Après sa formation auprès d'Eugène-François de Block, il se profile immédiatement comme peintre paysagiste. En 1857, il commence à peindre, voyage à travers toute l'Europe et rapporte études et croquis de ses nombreux périples. Il travaille aux Pays-Bas et à Munich mais c'est sa participation au Salon de Paris en 1855 qui lui assure sa renommée. A partir de ce moment, les toiles qu'il expose dans les salons officiels lui valent plusieurs médailles d'or, en 1864 à Dunkerque, 1866 à Bruxelles, 1872 à Berlin et 1878 à Paris. Ses voyages lui procurent toute une gamme de motifs dans ses œuvres.
Même si son passage à Barbizon l'a peu marqué, son œuvre est néanmoins empreinte de cette influence. Sa rencontre avec les peintres de l'école de Barbizon confirme son goût pour le motif simple et son dédain pour l'anecdote picturale. L'artiste apprécie les sujets difficiles. D'après certains titres d'ouvrages, il se trouve aussi à Oosterbeek en Gueldre ; cette région pittoresque est plus ou moins l'équivalent hollandais de Barbizon. De nombreux peintres paysagistes viennent y travailler et se rencontrer. C'est également là que s'est développée sa vision basée sur la peinture de paysage hollandaise du 17e siècle. Il aime aussi peindre dans la lande vierge des environs de Genk, tout comme Théodore Baron, Théodore Fourmois, Alphonse Asselbergs, Edmond Tschaggeny et Franz Courtens. Ils forment ensemble le groupe de la Genkse School. Ses paysages représentent le plus souvent des vues panoramiques de la Flandre ainsi que de Gouda ou de la Zuiderzee en Hollande. Il est considéré comme l'un des premiers réalistes belges : la représentation objective du paysage, vu d'un point de vue pictural original. Son réalisme poursuit la lignée qui commence avec Théodore Fourmois ; on y retrouve aussi les principes des peintres paysagistes français de l'école de Barbizon. Tout cela amène à des sessions intensives de peinture en plein air. Les études en plein air servent de base à des peintures à l'huile à plus grande échelle créées en atelier. Comme la plupart de ses contemporains, De Schampheleer est presque entièrement dépendant du vaste système des salons de groupe pour la promotion de son œuvre : les Salons triennaux de Gand, Bruxelles et Anvers et les nombreuses initiatives à plus petite échelle dans les villes et provinces.
Comme beaucoup de peintres coloristes, la curiosité de connaître l'effet produit par la morsure de l'acide l'a amené à exécuter des eaux-fortes. Au cours de sa carrière, l’artiste belge se d’amitié avec le peintre paysagiste et animalier Edmond De Pratere et devient le maître de d’Euphrosine Beernaert, une célèbre paysagiste belge. En 1861, avec Charles Degroux, Duwée, Félicien Rops, Camille van Camp et Otto Von Thoren, il illustre les Contes Brabançons de Charles De Coster (gravures sur bois de William Brown). Il est également l'un des illustrateurs du livre Les Légendes Flamandes de Charles De Coster. En 1869, il devient chevalier de l'Ordre de Léopold. Le 12 mars 1899, Edmond De Schampheleer s’éteint à Bruxelles. Il est alors âgé de 74 ans.
Références bibliographiques
Craenhals, N. & Dupont, P.-P., 2000. Le Chant du Pays ou La mouvance de la lumière dans la peinture belge de 1830 à 1930. Belgique : Éditions Pandora.