Herman Richir
(Bruxelles 1866 - 1942)
Étude de paysage
Huile sur panneau
Signature en bas à droite : H. Richir
Circa 1900
14,3 x 24 cm
Œuvres
Biographie
Herman Jean Joseph Richir est un peintre, dessinateur, pastelliste, décorateur et créateur d'affiches belge, né le 4 décembre 1866 à Ixelles. Il se forme d’abord à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Josse-ten-Noode et y reçoit le soutien de Charles Hermans qui lui prodigue de précieux conseils. De 1884 à 1889, il poursuit sa formation à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles sous la direction de Jean-François Portaels. Déjà lauréat de l’Académie en 1885, Richir se classe, l'année suivante, deuxième au prix de Rome derrière Constant Montald. En 1889, il obtient, au Salon triennal de Gand, une médaille d’or pour son groupe La Famille Ward Meulenbergh, ce qui le situe d’emblée parmi les maîtres du portrait. Sa présence est remarquée aux Salons de Paris en 1889 et 1892, ainsi qu’à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1897. Peintre de scènes allégoriques et mythologiques, de panneaux décoratifs mais aussi lithographe sous le pseudonyme « Hamner » [1], Herman Richir est d'abord et principalement un portraitiste apprécié de la haute société de l’époque et à qui l'on doit notamment plusieurs portraits de la famille royale belge. Ses toiles font apparaître un trait rigoureusement précis et un grand souci du détail. Il excelle dans la représentation d’élégantes vêtues d’étoffes rares, mais sa juste conception de l’idéal artistique le porte à représenter la femme aussi dans la beauté de sa seule carnation. C’est pourquoi à côté de l’œuvre du portraitiste, il convient de placer celle du peintre de nus. Pour l’artiste, un portrait doit être la reproduction fidèle mais vivante de son modèle. La beauté, à ses yeux, a un sens, un contenu et un réalisme qu’il élève à la dignité d’un dogme. Toujours fasciné par un classicisme traditionnel, Herman Richir glorifie la femme, dont il peint les formes bien équilibrées, aux colorations naturelles. Il est séduit par la féminité et lui voue son admiration au point de la sublimer dans des scènes allégoriques. A côté de scènes de genre, apparaissent aussi des natures mortes et des paysages. Il peint aussi occasionnellement des œuvres monumentales destinées à décorer les salons et les halls d'entrée des maisons bourgeoises. Il réalise notamment l'ensemble de douze panneaux décoratifs pour le château de monsieur Fontaine de Laveleye à Boitsfort. Ses peintures sont réalisées de manière très minutieuse, avec une grande attention pour le détail.
« L'œuvre de Richir est le contraire d'une œuvre révolutionnaire : elle respire l'assurance et la satisfaction du travail bien fait ; elle exalte la beauté tranquille de la nature ou du corps humain et elle rend hommage aux qualités d'efficacité professionnelle ou d'élégance de ses modèles. »
Wim Toebosch
D'abord nommé professeur du cours de dessin d’après nature à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1900, Herman Richir y devient ensuite professeur de peinture de 1905 à 1927. L'enseignement académique aura une grande influence sur nombre de ses élèves dont deux membres éminents du groupe Nervia : Louis Buisseret et Léon Navez. Il est également membre effectif de la Société Royale des Beaux-Arts et fait également partie de la Société nationale des beaux-arts de Paris. Tout en continuant l’enseignement, il exerce sporadiquement les fonctions de directeur au sein de la même institution de 1906 à 1927. Il quitte définitivement son poste de directeur en 1927, et se fait remplacer par Victor Horta. Atteint d'un cancer à l'estomac qui le ronge lentement, Herman Richir poursuivra néanmoins sa carrière de peintre. Le 15 mars 1942, l’artiste s’éteint à l’âge de 75 ans à Bruxelles.
[1] Il réalise notamment deux chromolithographies publicitaires pour Delhaize de style Art nouveau.
Références bibliographiques
Piron, P., 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.