Isidore Verheyden
(Anvers 1846 - Bruxelles 1905)
Moulin à vent
Huile sur toile marouflée sur toile
Non signé
1890
17 x 26 cm
Œuvres
Biographie
Peintre belge de paysages, de portraits et de natures mortes, Isidore Verheyden est né à Anvers le 24 janvier 1846. Il était le fils du peintre de genre Jean-François Verheyden. A l’âge de onze ans, son père l'envoie à l'Académie de Bruxelles où il étudie le dessin linéaire de 1857 à 1859, le dessin décoratif de 1859 à 1862 et le dessin d'après des modèles antiques de 1862 à 1865. Il interrompt ses études pendant un an pour suivre les cours de l'atelier de dessin d'après nature, où il se révèle être un dessinateur particulièrement doué. Après ces années de formation à l'Académie, il se perfectionne dans l'atelier libre de Jean-François Portaels où il fait la connaissance d'autres élèves qui partagent ses idées sur l'art. Isidore Verheyden, qui a pourtant reçu une formation classique académique, porte un vif intérêt pour les tendances novatrices de l'époque. Il côtoie alors Hippolyte Boulenger à Tervuren et se consacre entièrement à la peinture de plein air. Exception faite de quelques portraits et sculptures, Verheyden reste fidèle à ce style de peinture tout au long de sa carrière. Une lettre de remerciements écrite à Camille Lemonnier, qui lui avait envoyé une brochure sur Boulenger en 1879, montre à quel point Verheyden l'appréciait : « Je ne puis assez vous remercier pour la brochure que vous m'avez envoyée. Au fil de la lecture, j'ai pu revivre avec notre Boulanger regretté. C'est vous dire à quel point ce portrait est vrai ». Comme la plupart des autres peintres de Tervuren, Verheyden expose pour la première fois en 1863 au Salon de Bruxelles. Il n'y présente qu'un seul tableau Vue prise dans le Condroz. Dans le catalogue, il est repris comme élève de Joseph Quinaux.
Au cours des dix années suivantes, il expose peu. Il ne recommence à envoyer des tableaux au Salon de Bruxelles qu'en 1872 : Étang aux environs de Bruxelles, Lisière de bois en automne et Dernière lueurs ; été. A cette époque, il habite encore à Bruxelles, mais les titres de ses toiles trahissent déjà l'envie de vivre à la campagne, en pleine nature. En avril 1874, il fuit la ville et s'installe sur le Dumberg à Hoeilaart, dans une petite maison dont il a lui-même dessiné les plans. Il y reste jusqu'en février 1884. Les paysages forestiers et autres scènes campagnardes qu'il fait revivre sur la toile sont autant de clichés instantanés, peints avec beaucoup de spontanéité, de la réalité qui l'entoure et qu'il aime tant. Même s'il trouve la ville triste, les « maisons stupides et ces masses de gens tout aussi stupides », il s'installe à Schaerbeek, où ses enfants peuvent faire leurs études. Mais jamais il n’oublie Hoeilaart, et surtout la magnificence de la forêt de Soignes qui l'entoure. A la même époque, sa palette se fait peu à peu plus gaie et colorée et sa touche évolue vers l'impressionnisme. La première consécration de son œuvre vient en 1880 lorsqu'il remporte une médaille d'or au Salon de Gand, et que par arrêté royal du 4 mai 1881, il est reçu Chevalier de l'Ordre de Léopold.
Lorsque le Groupe des Vingt, issu de L'Essor, est fondé à la fin de l’année 1883, Verheyden n'en fait pas partie, malgré l'amitié qui le lie au secrétaire Octave Maus. Il y est finalement accueilli à l'unanimité en novembre 1884. Pendant trois ans, il participe aux différentes expositions du groupe mais dans une lettre du 23 mai 1887, adressée à Octave Maus, il donne sa démission pour raisons strictement personnelles. A l'exposition de 1884 des Vingt, il présente le tableau bien connu Portrait de mademoiselle Anna Boch, son élève, dont il s'inspire également pour le tableau Anna Boch à l'ombrelle ainsi que pour une sculpture de bronze. Anna Boch rencontre Verheyden en 1876 et étudie sous sa direction les finesses de la peinture de plein air, la touche détachée, la structure ainsi que le chromatisme. Une profonde amitié naît entre les deux artistes. En mars 1885, elle devient à son tour membre du Groupe des Vingt, et y fait la connaissance de Théo Van Rysselberghe qui s'intéresse de plus en plus au néo-impressionnisme français. Bien qu'il se soit parfois essayé, surtout dans ses petites études, à une écriture plus expérimentale proche du tachisme, Isidore Verheyden ne s'est jamais vraiment engagé dans la voie du néo-impressionnisme ou du pointillisme. Il est resté fidèle à ses paysages composés avec soin, clairs et hauts en couleur. Des paysages qu'il trouve, outre la forêt de Soignes, dans la Campine anversoise et limbourgeoise, à la côte belge et le long de l'Escaut. Camille Lemonnier tenait Isidore Verheyden en haute estime. En 1910, à l'occasion de la vente de l'atelier de l'artiste, il écrit : « Il fut non seulement un peintre : il fut surtout le Peintre, peignant comme le pommier donne ses pommes, comme l'eau coule, comme après l'hiver c'est le printemps qui recommence. [...] Dès le début, il va droit son chemin et ce chemin est celui des vergers en fleurs, des grands bois tout saignants de mûres, des mares grasses et fermentées. Il est le peintre des formes violentes et étalées de la terre. D'un coloris rutilant et polychrome, il applique une touche emportée à une sorte de sens décoratif du paysage. Sa facture est large, active, généreuse, d'un jet et d'une sûreté qu'il garde à travers l'abondance magnifique de sa production. » Le 1er novembre 1900, Isidore Verheyden est nommé professeur de peinture d'après nature à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Le 15 avril 1904, il est nommé directeur pour une période de trois ans, mais la mort l'emporte le 1er novembre 1905. Il est alors âgé de 59 ans.
Références bibliographiques
De Vilder, H., & Wynants, M., 2000. L’Ecole de Tervueren. De Vrienden van de School van Tervuren.