Pierre Theunis
(Anvers 1883 - Bruxelles 1950)
Jules Ruhl
Plâtre
Inscription à l’avant : Jules Ruhl protecteur des humbles et des faibles, défenseur des animaux maltraités
Signature sur la base à gauche : Ep d’artiste P. Theunis
Circa 1945
H : 31 cm
Biographie
Petrus Josephus Theunis, dit Pierre Theunis, est un sculpteur et médailliste belge né à Anvers le 1er mai 1883. Fils d’Esther Boekbinder et Reneirus-Theophilus-Josephus Theunis, il est issu d'une famille d'officiers. Il fait des études d'ornemaniste qui l’amène à voyager à l'étranger. Il étudie ensuite à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles où il est l'élève de Julien Dillens et de Charles Van Der Stappen. Remarqué par Thomas Vinçotte, il travaille dans son atelier comme apprenti et l’assiste dans de nombreux projets dont la statue équestre de Léopold II sur la place du Trône à Bruxelles. En 1906, il est le deuxième lauréat du Prix de Rome. Le jury, présidé par Jacques de Lalaing, et composé de Jules Lagae, Jef Lambeaux, Egide Rombaux et Charles Samuel, juge qu'il n'y a pas lieu d'accorder un premier prix mais insiste sur son souhait d’offrir à Pierre Theunis une allocation de voyage équivalente à deux annuités complètes du prix. Il obtient un subside de 2.000 francs pour faire un voyage d'étude en Italie. Imprégné de culture classique, Pierre Theunis développe un art humaniste et anthropomorphiste. Les sujets qu'il traite, le portrait, le monument commémoratif, l'allégorie, le corps féminin, portent tous la marque du « métier bien fait » et se caractérisent par un grand respect de la matière. Inscrite dans la lignée d'une conception académique de l'art, son œuvre révèle une prédilection évidente pour le sens de la mesure. Avec Antigone surprise, Jeune Fille, Le Printemps, La Jeunesse, L'Envol ou encore Nymphe accoudée, Pierre Theunis exprime son attachement indéfectible à un contenu clair. Sa démarche, qui n'a rien d'expérimentale, médite sur la primauté de la forme traditionnelle qu'il envisage dans sa dimension universelle. Le 10 janvier 1946, il est élu membre correspondant de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Il est aussi membre de la commission des Beaux-Arts du Conseil de la Province de Brabant. Pendant de nombreuses années, Pierre Theunis exerce la fonction de professeur à l'École Industrielle de Schaerbeek. Il transmet son goût du métier parfaitement maîtrisé à des générations d'étudiants.
Personnalité discrète, modeste et humble, l'artiste ne cherche pas les honneurs et les commandes officielles. Peu de ses sculptures prennent place dans l'espace public. Il y a cependant le bas-relief sur l'histoire du livre qu'il réalise en 1913 pour l'école Charles Buls à Bruxelles ou encore le mur des fusillés pour le cimetière de Bruxelles. Puissante et habitée par une force expressive, l'œuvre de Theunis incorpore aussi des thèmes moraux comme le courage, le sacrifice, la vaillance. L’artiste belge ne propose pas de synthèse originale mais reste fidèle à des valeurs universelles. La matière vitale, l'âme humaine et l'émotion deviennent le contenu et le sujet de son travail. Pierre Theunis articule son expression autour d'une énergie intense, sobre et généreuse. Pour lui, qui opte pour l'art du juste milieu, la rigueur n'est pas un terme galvaudé. Il voue sa vie d'artiste à une quête d'équilibre et d'harmonie. Cette recherche périlleuse s'appuie sur la tradition. Il est aussi l'auteur de portraits. Outre le sien, il sculpte ceux du comte de Flandre, d'Alfred Bastien, du baron Cassel, de Jan Van Looy par exemple. Dans ces sculptures, il tente de traduire l’expression et l’attitude de ses modèles afin d’être au plus proche de leur authenticité physique et émotionnelle. Il réalise aussi plusieurs monuments aux victimes des deux guerres mondiales et de nombreuses médailles. Il en réalise à l'effigie d'Émile Mathieu, de François Rasse et pour les Amis des Arts. Il devient d'ailleurs conseiller artistique pour la Société des Amis de la Médaille d'Art. Là encore, il s'attache à rendre scrupuleusement les caractères moraux et physiques des personnes qu’il représente. Pierre Theunis expose au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles en 1920, au Salonnet en 1925 ou encore à la galerie Nos Peintres en 1934. Le plus souvent, il prend part à des manifestations collectives comme Le Nu à la galerie Royale en 1937, Peintures-Sculptures à l'Hôtel communal de Schaerbeek en 1959 ou encore Réveil littéraire et artistique à l'Hôtel communal de Schaerbeek en 1999. Ses œuvres sont également acquises par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et par le Musée des Beaux-Arts de Gand. Le 24 avril 1950, Pierre Theunis s’éteint à l’âge de 66 ans à Schaerbeek. Il laisse derrière lui une œuvre riche de plus de 250 pièces.
Références bibliographiques
Leclercq, C., 2005. Pierre Theunis in : Nouvelle Biographie Nationale – Volume 8. Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique.