- Lisière de sapins
Lisière de sapins
Huile sur carton
Signature en bas à droite : P. Abattucci 
20,5 x 27,5 cm
Circa 1900

Pierre Abattucci

(Bruxelles 1871 - 1942)
  - Lisière de sapins
Lisière de sapins
Huile sur carton
Signature en bas à droite : P. Abattucci 
20,5 x 27,5 cm
Circa 1900

Œuvres

Pierre Abattucci - Après-midi d’été

Biographie

Pierre-Jean Abattucci naît le 20 mai 1871 à Molenbeek-Saint-Jean dans une famille modeste. Son père, Jacques Abattucci, est confiseur, et sa mère se nomme Pétronille Senders. Il suit une première formation artistique à l’École des Arts Décoratifs de Molenbeek-Saint-Jean, avant d’entrer à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles (1892-1897), où il est élève de Jean-François Portaels et de Joseph Stallaert. Après ses études, il est nommé professeur de dessin à l’École des Arts décoratifs où il avait lui-même débuté, et entreprend ensuite un long voyage d’étude en Italie, expérience qui marquera profondément son œuvre. En 1902, il épouse Catherine Louise De Mesmaeker. Abattucci débute en exposant au Salon du cercle L’Art Libre, puis participe régulièrement aux salons bruxellois de la Société royale des Beaux-Arts et du Cercle Artistique et Littéraire. Il présente des expositions individuelles au Cercle du Vauxhall en 1921 et 1935, mais avait déjà exposé en 1912 avec Émile Jacques, puis en 1924 avec Eric Wansart, Pros De Wit, Jenny Montigny et Henriette Bosché. En 1920, il participe également au Salon d’Automne aux côtés de Firmin Baes, Henri Binard, Louis Buisseret, Hubert Glansdorff et Gustave Max Stevens.
Son œuvre attire l’attention de la critique, notamment de Sander Pierron, qui lui consacre en 1912 un article élogieux dans L’Indépendance belge. Abattucci est avant tout un paysagiste poète. Proche du symbolisme et du néo-impressionnisme, il développe un style marqué par la sobriété, l’équilibre et une quête intérieure. Ses œuvres traduisent une profonde émotion née du dialogue entre la lumière et l’ombre, les arbres, le ciel et la terre. Ses paysages, souvent idéalisés, traduisent une atmosphère rêveuse et contemplative. L’artiste affectionne particulièrement les levers et couchers de soleil, où la lumière dorée, mauve ou diffuse enveloppe les ormes, peupliers ou hêtres, conférant à la nature une dimension humaine et symbolique. L’arbre, chez lui, devient un personnage, une sentinelle ou un confident, comme si le peintre projetait dans ses paysages sa propre méditation.
S’il s’inspire de ses environs immédiats — Dilbeek, Etterbeek, Lennik, Linkebeek, Bruges, la Flandre —, Abattucci rapporte aussi de riches impressions de Bretagne et surtout d’Italie. Pourtant, malgré son émerveillement pour les cyprès, les marbres antiques et la lumière méditerranéenne, il revient toujours à la poésie crépusculaire de ses paysages flamands. Outre les paysages, Abattucci réalise des portraits, des vues de vieilles villes et des coins pittoresques. Il travaille également comme graveur : membre de la Société des aquafortistes belges, il publie dans leurs albums et réalise des ex-libris. Ses sujets privilégiés restent la nature idéalisée, les paysages urbains tranquilles, mais aussi les visions méditerranéennes de ses voyages. La critique a souvent voulu le rapprocher de Corot, Millet, Binard ou Donnay, mais Pierre-Jean Abattucci a su s’affirmer comme un peintre profondément personnel et sensible, renouant avec un paysage poétique et spirituel. Dans ses toiles, tout est mesure, recueillement, harmonie. Loin de la virtuosité ostentatoire, il choisit l’essentiel : un ciel, un arbre, une lumière — et en tire une poésie discrète.
Pierre-Jean Abattucci s’éteint à Ixelles le 20 décembre 1942. Il repose avec son épouse au cimetière d’Ixelles.
 
Références bibliographiques
Vandendries, P., 1933. Le peintre Pierre Abattucci. in : L’expansion belge et exportation réunies.
Le peintre Pierre Abattucci [Exposition]. Bruxelles : Galerie de la Toison d’or.