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Pastel sur papier
Signature et date en bas à droite : G DeVlamynck - 1949
685 x 410 mm
1949

Géo De Vlamynck

(Bruges 1897 - Bruxelles 1980)
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Pastel sur papier
Signature et date en bas à droite : G DeVlamynck - 1949
685 x 410 mm
1949

Œuvres

Géo De Vlamynck - Nu
Géo De Vlamynck - Nu
Géo De Vlamynck - Nu

Biographie

« Ordonner les éléments de paysage. Choisir un centre d'intérêt qui possède une valeur et auquel tous les autres éléments se subordonnent. C'est grâce à cette simplification que se dégagera le charme. »
Georges De Vlamynck est un peintre, fresquiste, cartonnier de vitraux, ensemblier-décorateur et enseignant belge, né le 23 juin 1897 à Bruges. Les membres de la famille De Vlamynck y sont artisans depuis plusieurs générations. Ils étaient tailleur, staffeur, ébéniste, architecte ou graveur. Les archives familiales gardent la mémoire de plusieurs d'entre eux : Pieter Jan De Vlamynck, Pieter Jan, Désiré De Vlamynck (son grand-père) et Gustave De Vlamynck (son oncle). Ses ancêtres et leurs récompenses ne laissent pas indifférent Géo De Vlamynck. Il conserve précieusement les estampes de Pieter Jan, les meubles et les outils de Désiré, ainsi que les instruments de dessin de Gustave, en prenant soin de renseigner les noms des propriétaires et leurs titres de gloire. Son père, Louis De Vlamynck, s'est marié avec Anne Sioen, fille d'un boucher. Le couple a trois garçons : Gustave, Georges et Julien. Georges montre très tôt des prédispositions artistiques. A l’âge de 12 ans, il est inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Bruges. Ses talents sont remarqués par le directeur de l'Académie : Flori Van Acker. Georges dessine des nus et peint des natures mortes d'un académisme virtuose. Il peint aussi des vues de Bruges dans un style impressionniste surprenant de qualité pour son jeune âge.
La Première Guerre mondiale interrompt ce bel élan prometteur. Georges vient d'avoir 16 ans. Sa famille fait partie des flots de réfugiés belges qui fuient vers l'Angleterre. En 1914, il s’inscrit à la Slade School of Fine Art à Londres où il obtient un premier prix de dessin et de perspective. En 1916, il s'engage comme volontaire de guerre et prend part aux combats. A la fin de la guerre, il est démobilisé et s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Une bourse accordée grâce au soutien de Flori Van Acker et du peintre Jean Delville lui permet de louer une petite chambre rue Royale à Bruxelles. Ses amis brugeois lui achètent de temps à autre un tableau et certains lui prêtent de l'argent. Il réalise aussi de petites estampes qu'il vend. Il assiste aux cours de peinture décorative et de composition ornementale de Constant Montald, Jean Delville et Gisbert Combaz. Tous deux sont de fervents défenseurs de l'art monumental. Montald, passionné par la Renaissance italienne, est un pédagogue bienveillant et aimé de ses élèves. L'empreinte de son enseignement est perceptible tout au long de la carrière de Georges de Vlamynck. Il s'approprie le symbolisme, l'idéalisme et la stylisation chers à Montald. Encouragé par ses professeurs, il se présente au concours du Prix de Rome mais il ne l'obtient pas. C'est aussi à cette époque qu'il choisit de signer son travail « Géo De Vlamynck ». Outre le perfectionnement de ses talents, l'Académie lui permet de nouer de solides liens d'amitié et de rencontrer celle avec laquelle il passera vingt-cinq ans de sa vie : Lucie Janin. Elle dessine et peint depuis son plus jeune âge. Elle soutient et encourage Georges afin qu'il ne renonce pas aux concours académiques malgré leurs conditions de vie spartiates. En 1921, il remporte le 1er prix de composition monumentale lors du concours de fin d’année ayant pour thème Le repentir après la faute. Son Premier prix lui vaut une bourse qui lui permet de financer son premier voyage en Italie en 1923. Il y découvre la fresque, technique qu’il va beaucoup utiliser par la suite. En conclusion de son rapport de voyage adressé à l'Académie, il écrit : «... je ne tiens pas à plaire. Veuillez excuser ma simplicité, ma naïve ou brusque sincérité dans la façon de vous communiquer mes impressions de voyages, si insignifiantes et considérez que je suis comme une plante isolée grandie sans l'aide de moyens artificiels, mais d'autant plus pur et droit dans mes tendances artistiques. »
Dès la fin de ses études, il travaille sans relâche. Il monte une entreprise d'arts décoratifs. Il dessine et confectionne, certainement avec l’aide de Lucie, excellente couturière, des châles en batiks. Ceux-ci remportent un grand succès et sont vendus en exclusivité dans de grands magasins bruxellois. En juillet 1924, il achète la maison du 7, rue de la Constitution à Schaerbeek, lors d'une vente aux enchères. En 1925, il visite avec d'anciens élèves de l'Académie l'Exposition internationale des arts décoratifs à Paris, qui va lancer le style Art Déco. Victor Horta a dessiné le Pavillon belge dont une salle entière a été aménagée par Constant Montald. L'Exposition a une incidence sur l'enseignement des arts décoratifs en Belgique. En 1927, Henry van de Velde vient de fonder l'Institut supérieur des arts décoratifs de la Cambre à l'image de celui qu'il a dirigé à Weimar. L'objectif de La Cambre est de combler le fossé entre l'enseignement des arts décoratifs et les formations professionnelles afin que les élèves atteignent un haut degré de perfection. Malgré ses activités professionnelles, Géo De Vlaminck intègre, à plus de 30 ans, l'Institut supérieur des arts décoratifs de la Cambre. Il s'inscrit dans l'atelier de peinture décorative et monumentale de Gustave van de Woestyne. Il réalise les décors des pièces de théâtre montées au cours de Teirlinck, en dessine les affiches et composera des mises en pages audacieuses pour le dramaturge norvégien Stein Bugge. Sa peinture évolue du symbolisme vers l'expressionnisme. Il veut participer à développer un style indépendant des grands mouvements influents internationaux. Oscar Jespers, Van de Woestyne, George Minne et Constant Permeke ont une grande influence sur l'évolution de son style. Ces années d'apprentissage sont surtout l'occasion pour lui de perfectionner la technique de la fresque et de réaliser ses premières véritables œuvres murales à l'abbaye de la Cambre. Il déclare : « La peinture doit rester architecturale. C'est sa mission, il faut qu'elle orne le mur et non qu'elle y fasse un trou. ».
Une fois son diplôme obtenu en 1930, il fonde sa société d'ensemblier-décorateur D.E.M. (Décoration d'intérieur-Ensemble moderne-Meubles et lumière) et devient professeur à l'Académie de Saint-Gilles. Dans les années 1930, il s'investit avec passion dans sa carrière professorale. Il enseigne également à I'Institut Bischoffsheim et à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Ses élèves apprécient la proximité avec ce professeur qui se montre sympathique et généreux. Il les emmène peindre sur les bords de la Semois ou à Venise. Les photos montrent la camaraderie respectueuse qui unit professeur et élèves. Pour lui, la transmission de son savoir est essentielle. Il est décrit par ses élèves comme un excellent pédagogue désireux d'insuffler un vent de modernisme. Il a comme élève Nicolas de Staël, Maurice Wyckaert, Roger Somville et bien d’autres encore.
Dans la première moitié des années 1930, l'architecte Henry Vaes construit l'abbaye Notre-Dame de Clairefontaine. Il fait appel aux anciens étudiants de la Cambre pour incorporer des œuvres d'art en adéquation avec la sobre architecture Art Déco. Georges y exécutera une grande fresque de 12 mètres de hauteur sur la façade et plusieurs vitraux autour du cloître. En 1933, deux de ces vitraux seront envoyés à l'Exposition universelle de Chicago. Il est aussi à l'initiative du pavillon du Verre d'art. Il demande à son étudiant de l'Académie de Saint-Gilles, le jeune Nicolas de Staël, de le seconder dans la conception et l'exécution des fresques représentant l'histoire du verre. Il imagine aussi des meubles transformables : une armoire devient un bar, un fauteuil devient une liseuse, des armoires sont intégrées dans ses tables. Malheureusement, les commandes se tarissent. Grâce à de multiples et difficiles démarches, il réalise encore une série de seize vitraux pour l'Exposition internationale de Paris en 1937. Deux ans plus tard, il est contraint de mettre fin à son entreprise d'ensemblier-décorateur. La Seconde Guerre mondiale interrompt les projets architecturaux et donc la création de nouvelles œuvres monumentales. Géo De Vlaminck prend part à la résistance. Ce sera également la fin de son couple formé avec Lucie.
Le style de Georges évolue à cette époque vers plus de fluidité. Ses dessins montrent les prémices de ses recherches sur le thème du nu féminin. Il abandonne la géométrisation de sa période Art Déco. L'influence d'Amedeo Modigliani se fait sentir. Dans les années 1950, il produit des dessins à l'aide de gros blocs de pigments qu'il applique sur des papiers mouillés, cherchant à retrouver la matité de la fresque. Il réalise également des natures mortes et travaille la céramique, en créant de petites sculptures qu'il monte en bijoux. Après la guerre, il poursuit ses recherches de stylisation qui le mènent à l'abstraction sans jamais abandonner la figuration. Il écrit : « pour l'artiste, il n'y a pas de frontière entre le figuratif et le non figuratif », rejoignant de Staël qui note dans son journal : « Je n'oppose pas la peinture abstraite à la peinture figurative. Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d'un espace. » Quels que soient les styles abordés, les compositions de Géo De Vlaminck dégagent une énergie rythmée empreinte de lyrisme. À l'image des peintures chinoises à l'encre, ses œuvres sont composées de larges gestes qui le mènent vers une stylisation de plus en plus épurée.
En 1954, il quitte la maison de la rue de la Constitution, mais continue à venir travailler dans ses ateliers qui lui offrent l'espace nécessaire à la préparation de ses grandes compositions. La fin de la guerre et la reprise économique voient refleurir les projets urbanistiques et architecturaux d'envergure. Géo De Vlaminck cherche à décrocher de nouveaux contrats. Ses travaux d'après-guerre témoignent d'une grande vitalité et d'une totale maîtrise des matériaux qu'il met en œuvre à cette époque. Il réalise une peinture murale à l'acrylique de 24 mètres de longueur à la piscine de Salzinnes, une autre sur les murs du pavillon du Brabant à l'Exposition universelle de 1958, une fresque et une mosaïque de terre cuite à l'Athénée royal de Welkenraedt. II réalise également une fresque sur le thème de la préhistoire au Cinquantenaire. Il poursuit son activité de cartonnier de vitraux entamée dès le début de sa carrière. Il dessine un bel ensemble de vitraux pour le Carmel de Jambes. À 60 ans, il dessine et réalise son œuvre emblématique : la mosaïque de la piscine du Neptunium à Schaerbeek. Cette composition en verre de Murano de 15 mètres de longueur aux teintes bleu éclatant est d'une grande virtuosité esthétique et technique. Elle est la parfaite synthèse de ses convictions esthétiques. Sa dernière œuvre murale sera le vitrail de la Basilique du Sacré-Cœur à Koekelberg en 1964. Au cours des dix dernières années de sa vie, il sombre progressivement dans la maladie. Il s'éteint en 1980, à Koekelberg. Géo De Vlamynck est un artiste en quête permanente de renouveau. Il a abordé différentes techniques nécessitant des recherches approfondies et une grande maîtrise. Il se documentait et était curieux des anciennes comme des nouvelles techniques. Sa vie a été un parcours de création en constante évolution.
 
Références bibliographiques