Fernand Khnopff
(Termonde 1858 - Bruxelles 1921)
Étude pour Passé ou Un profil oriental
Graphite sur papier
Monogramme en bas à droite : FK [entrelacés]
Circa 1908
157 x 88 mm
Œuvres
Biographie
Fernand Khnopff est un peintre, dessinateur, graveur (eau-forte), illustrateur et sculpteur belge né à Grembergen (Termonde) le 12 septembre 1858. Maître incontestable du symbolisme en Belgique, il est également considéré comme l’un des précurseurs du surréalisme. Il a une prédilection pour les tableaux décoratifs et allégoriques, les paysages, les portraits, les intérieurs et les nus.Issu de la très haute bourgeoisie, Fernand Khnopff passe une partie de son enfance à Bruges, où son père est nommé procureur du roi. Cette ville, à l’atmosphère si particulière, constitue pour Khnopff « une réelle ville morte ». Il en garde de précieux souvenirs. En 1864, la famille Khnopff s’installe dans la capitale belge et Fernand y étudie d’abord le droit, avant d’entrer à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles sous la direction de Xavier Mellery (1876-1879). Entre 1877 à 1880, il séjourne à plusieurs reprises à Paris où il suit les cours de Gustave Moreau. Les œuvres de ce dernier enthousiasment le jeune Khnopff, au même titre que celles d’Ingres, de Delacroix ou de son compatriote Alfred Stevens.
Le parcours artistique de Fernand Khnopff débute en 1880 lorsqu’il devient membre du groupe L’Essor et expose à son Salon. Bien que ses premières œuvres témoignent d’un réalisme délicat, il est marqué par l’influence des Préraphaélites anglais et du symbolisme. En 1883, il est membre fondateur du Groupe des XX et devient ensuite membre du groupe La Libre Esthétique. En 1885, Khnopff fait la rencontre de Joséphin Péladan, futur grand maître de la Rose+Croix à Paris, qui souhaite le voir illustrer le frontispice de son ouvrage Le Vice Suprême. Suite à un scandale avec l’actrice Rose Caron, qui croit reconnaître ses traits dans ceux de Leonora d’Este et s’en offense, Khnopff détruit son dessin. Péladan fustige la comédienne dans la presse et honore l’artiste, à qui il s’empresse de commander d’autres frontispices, notamment pour Femmes honnêtes ou Le Panthée. Proche de Péladan, Khnopff occupe les places de choix aux Salons de la Rose+Croix. En 1889, Khnopff entame le premier séjour d’une longue liste en Angleterre ; il devient l’ami d’Hunt, Watts, Rossetti, Ford Maddox Brown et Burne-Jones. En 1895, il est nommé correspondant pour la revue The Studio et rédige, jusqu’en 1914, la rubrique Studio-Talks-Brussels. Il se fera le porte-parole de nombreux artistes belges et le critique des salons officiels. Dès 1900, Khnopff dédie toute son énergie à la construction de sa maison. Il en dessine lui-même les plans, contresignés par l’architecte bruxellois E. Pelseneer, et en étudie minutieusement les décorations et les couleurs.
De 1903 à 1913, il réalise aussi des costumes pour le Théâtre royal de la Monnaie. En 1904, la commune de Saint-Gilles le charge de la décoration du plafond de la salle des mariages de l’hôtel de ville. La même année, Adolphe Stoclet lui commande plusieurs projets pour le palais qu’il se fait construire sur l’avenue de Tervuren par l’architecte Josef Hoffmann. Finalement, Khnopff réalisera les décorations pour la salle de musique. Gustave Klimt sera choisi pour décorer la salle à manger. Cette réalisation témoigne de la proximité avec les sécessionnistes viennois aux côtés desquels Khnopff expose vingt et une œuvres lors de la première Sécession en 1898. Il y est reçu avec tous les honneurs. Dès 1907, Khnopff est élu membre correspondant de la classe des Beaux-Arts de l’Académie royale de Belgique. Devenu célèbre à la fin de sa vie, il est sollicité de toutes parts et réalise alors des programmes pour manifestations charitables ou patriotiques et même un projet de billet de banque qui n’a jamais vu le jour.
Artiste majeur de la génération symboliste, Khnopff est reconnu internationalement. Il pratique la peinture – travaillant surtout le pastel et les techniques mixtes – mais également la sculpture, la gravure et la photographie qu’il rehausse de pastel et de crayon de couleur. Sculpteur, il a réalisé de nombreux masques de femmes et des bustes, y incrustant parfois du bronze, de l’émail et de l’ivoire. Fernand Khnopff affectionne l’introspection narcissique, le sommeil, l’identité sexuelle, le silence, la solitude et les paysages inquiétants. Au-delà de la réalité, l’artiste cherche à rendre compte de la pluralité des sens. On peut caractériser le symbolisme de Khnopff en utilisant une phrase d’Edmond-Louis De Taeye : « ni religieux, ni chrétien, ni mythologique, mais plutôt emblématique ». Sa lecture est souvent énigmatique, voire impossible, mais une exquise délicatesse de composition, une grande séduction de style et une évidente subtilité intellectuelle corrigent toujours cette faiblesse.
A travers toute son œuvre, Khnopff se révèle être le peintre de la femme. Cette femme qui se fait tantôt sphinge – symbole de perversité – tantôt ange – figure féminine hiératique, symbole de la beauté, de la solitude, de la muse destinée à séduire et à enjôler le spectateur. L’œuvre est à l’image de l’artiste, volontairement synthétique, hermétique et intellectuelle ; étroitement liée à la littérature symboliste, elle semble aristocratique et quelque peu maniérée. Seul avec lui-même, seul avec sa matière, Khnopff se complaît dans le domaine le plus large de l’imaginaire. L’image n’étant que le moyen pour atteindre le but philosophique qu’il s’est imposé : la recherche de l’idéal de Beauté. Fernand Khnopff s’éteint en novembre 1921, quelques mois après son maître Xavier Mellery aux côtés duquel il est inhumé au Cimetière de Laeken.
Références bibliographiques
Leen, F., Marechal, D. & Van Vliet, S., 2004. Fernand Khnopff (1858 - 1921). Bruxelles : Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Ollinger-Zinque, G., 1995. Fernand Khnopff, In Éliane De Wilde (préface), Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu’aux artistes contemporains, t. 1. Bruxelles : La Renaissance du Livre.
A travers toute son œuvre, Khnopff se révèle être le peintre de la femme. Cette femme qui se fait tantôt sphinge – symbole de perversité – tantôt ange – figure féminine hiératique, symbole de la beauté, de la solitude, de la muse destinée à séduire et à enjôler le spectateur. L’œuvre est à l’image de l’artiste, volontairement synthétique, hermétique et intellectuelle ; étroitement liée à la littérature symboliste, elle semble aristocratique et quelque peu maniérée. Seul avec lui-même, seul avec sa matière, Khnopff se complaît dans le domaine le plus large de l’imaginaire. L’image n’étant que le moyen pour atteindre le but philosophique qu’il s’est imposé : la recherche de l’idéal de Beauté. Fernand Khnopff s’éteint en novembre 1921, quelques mois après son maître Xavier Mellery aux côtés duquel il est inhumé au Cimetière de Laeken.
Références bibliographiques
Leen, F., Marechal, D. & Van Vliet, S., 2004. Fernand Khnopff (1858 - 1921). Bruxelles : Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Ollinger-Zinque, G., 1995. Fernand Khnopff, In Éliane De Wilde (préface), Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu’aux artistes contemporains, t. 1. Bruxelles : La Renaissance du Livre.