- La brulure des Voutes 2
La brulure des Voutes 2
Aquarelle sur pur chiffon
Signature en bas à droite: Bertrand
1981
496 x 645 mm

Gaston Bertrand

(Wonck 1910 - Bruxelles 1994)
  - La brulure des Voutes 2
La brulure des Voutes 2
Aquarelle sur pur chiffon
Signature en bas à droite: Bertrand
1981
496 x 645 mm

Œuvres

Gaston Bertrand - Triangles et Parallèles
Gaston Bertrand - Composition

Biographie

Gaston Bertrand est un peintre, dessinateur et graveur belge.
Obligé de gagner sa vie très tôt, il exerce différents métiers tout en suivant les cours du soir de l’École de Saint-Luc à Bruxelles. Il fréquente ensuite l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles puis de Saint-Josse-ten-Noode, où il se lie d’amitié avec Anne Bonnet et Louis Van Lint. Avec eux, il participe aux activités de la Route libre en 1940, d’Apport dès 1941 ainsi qu’à la fondation de la Jeune Peinture belge en 1945 et du groupe espace en 1952.
A ses débuts, le jeune Gaston Bertrand se montre sensible à plusieurs influences dont celle d’Henri Evenepoel. Il peint des vues urbaines, des paysages, des intérieurs ou encore des figures insolites dans des tons neutres. D’abord imprégné de l’animisme de l’époque, il s’en éloigne rapidement pour faire subir aux formes diverses mutations, toujours dans le sens d’un allégement de la matière, notamment par un abandon de la couleur et des volumes au profit de grands aplats et d’un graphisme accentué. Se dégage alors de ses compositions une étrange alchimie entre figures et espaces, comme dans La Grande Plage (1942-1943) conservée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles.
Dès 1949, Gaston Bertrand évolue de l’allusion figurative vers une forme d’abstraction très personnelle dans laquelle les données du visible sensible, majoritairement issues du répertoire architectural, subissent une forme d’épuration progressive jusqu’à un certain extrême. Toutefois, s’il éprouve ainsi les limites de la figuration, la référence au réel n’est jamais totalement niée. « Par la transformation sensible du réel, je veux atteindre l’irréel ou la vraie vérité », tel était l’objectif de l’artiste. 
En 1953, lors de voyages en Italie, en Espagne et en France, Gaston Bertrand est marqué par la configuration des villes et l’implantation des monuments au sein de celle-ci. Il réalise dans la foulée de nombreux croquis, dessins et aquarelles – comme ceux de la chapelle des Médicis, des grottes d’Altamira ou de l’abbaye de Montmajour – qui aboutissent, par le biais d’une organisation géométrique du figurable, à un ensemble de signes plastiques, de même qu’à la rencontre de plans et de lignes soutenues par des couleurs pures et lumineuses.
Dix ans plus tard, les villages et paysages provençaux offrent à Gaston Bertrand l’occasion d’enrichir ses compositions d’une autre forme de raffinements, au travers de nouvelles nuances de couleurs. Le graphisme architectural qu’il développe jusqu’alors laisse quelque peu place à des formes sinueuses et étirées, situées au milieu du plan, dont Vésubie II, réalisée en 1964, est un exemple. L’ensemble d’innombrables d’études qu’il dessine au cours de ses voyages nourrit durant les années ultérieures une production où l’artiste expérimente et approfondit inlassablement le même processus de décantation de la chose vue ou de sensibilisation de la chose pensée.
Parallèlement à ses recherches sur les structures architecturales, Gaston Bertrand n’a jamais complètement abandonné un travail sur le thème de la figure humaine qui, subissant un traitement analogue aux villes, bâtiments et paysages, tend à ramener la personnalité physique et psychique du modèle à un pur jeu formel. Par la simplification des éléments de la composition en différents traits et surfaces colorées, il parvient à retranscrire non pas un simple reflet de la réalité tangible mais une sorte d’équivalent plastique du modèle.
De l’ensemble de ses œuvres réalisées avec une constante rigueur esthétique émane un subtil sentiment de poésie. Rapidement son art a été couronné de différents prix et plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées. Il a également participé à de nombreuses expositions, tant en Belgique qu’à l’étranger. En 1986, il crée une fondation chargée d’assurer la promotion de son œuvre et à laquelle il lègue tous ses biens. Il en sera le président jusqu’à son décès en 1994.
Référence : Dominique Lamy, « Gaston Bertrand », in Éliane De Wilde (préface), Le dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains, t. 1, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, pp. 74-75.