- Pas de traité d’amitié
Pas de traité d’amitié
Plomb argenté sur socle en pierre lithographique
1970
48 x 35 x 18 cm

Reinhoud d'Haese (dit Reinhoud)

(Grammont 1928 - Paris 2007)
  - Pas de traité d’amitié
Pas de traité d’amitié
Plomb argenté sur socle en pierre lithographique
1970
48 x 35 x 18 cm

Œuvres

Reinhoud d'Haese (dit Reinhoud) - Sans titre
Reinhoud d'Haese (dit Reinhoud) - Sans titre
Reinhoud d'Haese (dit Reinhoud) - En deux mots

Biographie

Sculpteur, dessinateur, graveur et graphiste belge, Reinhoud d'Haese est né le 21 octobre 1928 à Geraardsbergen (Grammont), en Flandre-Orientale. Il est le septième enfant de la famille d’Haese. Il s’établissent rapidement dans la ville voisine d’Alost, où Reinhoud entreprend des études au collège de Jésuites. Un sentiment d’exclusion, dû aussi bien aux marques humiliantes qui lui attire parfois un boitillement précoce qu’au refus qu’il oppose à la discipline et à la rigueur de l’éducation, le conduit à se renfermer sur lui-même. On le dirige alors vers l’apprentissage de l’orfèvrerie. À l’approche de la guerre, s’inspirant de gravure ornant un ouvrage sur le Jardin des Plantes de Paris, Reinhoud se prend à dessiner des animaux sauvages de toutes sortes : tigres girafes, serpents, ainsi que des oiseaux de différentes variétés. En 1946, son frère Roel d'Haese l’emmène à Bruxelles. De 1947 à 1951, Reinhoud suit les cours de métal et de sculpture à l’École Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Décoratifs de Bruxelles. Le soir, il fréquente les Arts et Métiers. En 1950, son camarade de classe Olivier Strebelle l’introduit aux Ateliers du Marais, sorte de pépinière du groupe CoBrA. Il y rencontre, entre autres, Pierre Alechinsky, Christian Dotremont, Luc de Heusch, Hugo Claus, Guillaume Corneille, Asger Jorn, Karel Appel, … Reinhoud participe activement à la transformation des ateliers en centre destiné à recevoir des artistes. Là-bas, il bat et martèle son premier coq de village. Il montre ce cuivre à la 2ème Exposition Internationale d’Art Expérimental-Cobra au Palais des Beaux-Arts de Liège en 1951. Le musée lui achète d’ailleurs une pièce. Après la dispersion des Ateliers du Marais en 1953, il se partage entre la ferronnerie et la chaudronnerie quotidienne et les rares créations personnelles.
Solitude. Taciturnité. La paresse — réaction salutaire contre l’école, les Jésuite — est surmontée. Sur l’enclume, rempart efficace contre le bavardage, le silence devient son langage.
En 1956, la galerie expérimentale Taptoe, centre culturel bruxellois regroupant une avant-garde artistique internationale à Bruxelles, organise une exposition entièrement consacrée à Reinhoud et son monde animal. Cette première apparition publique lui vaut le prix de la meilleure exposition du mois, décerné par l’Association belge des critiques d’art. En 1957, après une exposition de groupe, toujours à Taptoe avec Alechinsky, Appel, Corneille, Jorn, Ting, Roel d’Haese et Wyckaert, il obtient le Prix de la Jeune Sculpture Belge. A cette période, Serge Vandercam l’emmène en voyage en Turquie. Alors que, jusque-là, sa production artistique demeure modeste, l’hiver 1958-59 marque un tournant décisif. Il abandonne la capitale et s’installe dans l’atelier d’été d’Alechinsky à Sauvagement dans le Brabant-Wallon. Là-bas, il n’arrête plus de découper, battre et souder son matériau préféré : le cuivre. Ainsi nait tout un univers de créatures métalliques, bestiaire surréaliste et merveilleux, des sculptures métalliques mi-animales, mi-organiques, grotesques et magiques. Il crée toute une anthropologie monstrueuse et attachante à la fois, grimaçant, narguant, grinçant des dents ou du bec, et arborant les titres les plus déroutants et absurdes. Ce n'est que dans les années 60 qu'il commence à forger des figures humaines, des animaux et des plantes aux formes hybrides.
En 1959, Reinhoud expose à la Galerie Smith à Bruxelles. Une de ses œuvres entre dans les collections du Middelheim Museum à Anvers, une autre aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Il reçoit également une bourse de l’État pour aller travailler en France. Il séjourne d’abord à Saint-Rémy de Provence et s’installe finalement à La Bosse, dans l’Oise, non loin de Pierre Alechinsky. Ce dernier, débordant de curiosité, nouant cent contacts à Paris, Amsterdam, Tokyo ou New-York, et Reinhoud le solitaire s’entendent comme des larrons en foire. En 1961, ils présentent une composition commune au Kunstkring de Rotterdam : Monstre en relief parmi le monstre en dessin, selon les termes de Dotremont. En 1963, ils réitèrent l’expérience pour la première exposition de Reinhoud à New-York à la Lefebre Gallery. Ils exposent encore ensemble à Paris, à Sao-Paulo et Buenos-Aires en 1963, à Bruxelles en 1966, au Michigan en 1971 et en bien d’autres moments encore, d’autres endroits et d’autres circonstances. C’est aussi en 1961 que Reinhoud, parallèlement à la sculpture, aborde tout à coup le dessin et n’arrêtera plus de ressaisir sans cesse le pinceau, la plume ou le bâtonnet, tandis que croît et se multiplie le peuple de cuivre, de laiton, de maillechort. Reinhoud fait également partie des 72 artistes de l’Exposition Pompidou’ ‘72/72 -12 ans d’art Contemporain en France et participe aux Masters of Modern Sculptuur à Tokyo, Osaka, Fukuoka et Kobe en 1973. L’artiste vit à Paris, travaille dans l’Oise et dans la presqu’île du Cotentin, crée ses sculptures de céramique dans un atelier en Hollande, à La Haye et dans le Midi de la France, près de Saint-Paul-de-Vence, ses sculptures de verre dans un atelier en Italie, à Murano, il expose un peu partout dans le monde, en Europe, aux États-Unis, au Mexique, au Brésil, en Argentine, au Japon. Il entre dans quelques-uns des plus grands musées, mais toujours silencieux, un peu isolé, il élabore ce qui est devenu une sorte de comédie humaine ; personnages toujours en quête d’un titre, indifférents à l’actuel et au virtuel, ils traversent les apparences, ils laissent l’effet se faire.
Reinhoud développe une œuvre riche et abondante sur plus de 50 ans, marquée par le refus du dogmatisme, en rupture avec l'académisme, pour se tourner vers l'art primitif, l'art brut et populaire, en réinventant l'imagerie profonde des Flandres et de la Wallonie. Le 1er juillet 2007, Reinhoud s’éteint à l’âge de 79 ans à Paris.
 
Références bibliographiques
Baudson, P., 1973. Reinhoud, Scultpure / dessins 1958 - 1972. Bruxelles : Van Muysewinkel.